Avoir la chance de participer aux avant-premières illustre parfois cruellement les défauts de certains films. Devant cet écran géant, dans une salle bondée, le côté excessif ressort tout de suite.
En pratique, ce film est envisagé dès le début comme un téléfilm à céder à France 2 (surement en direction des rares profs de lettres qui n’ont pas encore totalement abandonnés la télé). Globalement mal filmé, mal joué, l’ensemble est ponctué de longs travellings de vacances sur Crozon, la Bretagne et une vision fantasmée du monde ou tout le monde lit et connait un obscur avatar de Bernard Pivot (Luchini pout ceux qui ne suivent pas).
S’ensuit une « enquête » pas crédible pour un sou, autour d’une mystification littéraire, ou les coups de théâtre s’enchainent, sans la moindre déconvenue, dans une progression linéaire, quasi administrative.
Une fois tous ces défauts énumérés, on en arrive à l’effet le plus insupportable, l’effet Big Bang Theory. Film hommage à la littérature, le bouquin, comme la série pour pseudo-geeks prend soin d’appuyer et d’insister sur chaque référence littéraire en donnant l’auteur, l’œuvre, le contexte et pourquoi ici ça s’applique. On passe de l’hommage à être clairement pris pour des cons, ce qui donne ce petit côté méprisant qui, finalement, respecte bien l’œuvre de Foenkinos.
Les acteurs sont invisibles, sauf Luchini qui en fait trop mais est clairement la pour cachetonner tant on voit à quel point il arrive à rendre communicatif son ennui.
Le genre de films génériques que l’on pourrait simplement oublier de la part d’un Yes man ou d’un réalisateur moyen. De la part de Remi Bezançon de Nos futurs et du premier jour du reste de ta vie, c’est quand même sacrément décevant.