Diego Céspedes a 30 ans et en paraît facilement 12 de moins. Mais ce serait une erreur que de s'arrêter à son apparence juvénile, il a déjà deux courts-métrages primés à son actif et son premier long, Le mystérieux regard du flamant rose, montre que le cinéaste maîtrise parfaitement son discours politique et sa forme esthétique. Le film, qui prend place dans un désert gris et poussiéreux du Chili, un territoire de mineurs, est coloré par des personnages flamboyants, des folles du désert, puisqu'elles accepteraient sans complexe l'expression, qui forment une véritable famille, où l'on s'entraide et dans laquelle l'on combat les préjugés, en usant d'un peu de violence, si nécessaire. Mis en scène avec un goût certain, le long métrage passe aisément d'un style à un autre, de la comédie au fantastique, sans oublier le drame, car il y est quand même question des débuts du sida, et jusqu'au western italien, pour plusieurs scènes hautes en couleurs et en sensations. L'on s'attache énormément à ces créatures célestes, dont on ne saura jamais comment elles ont bien pu atterrir dans un territoire aussi minéral, viril et, forcément, homophobe. Qu'importe la destination, ce qui compte, une fois de plus, c'est le voyage que le film nous incite à faire en belle compagnie, entre poésie et réalisme.

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le 24 sept. 2025

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