Ben Whittaker,veuf septuagénaire,fait partie de ces vieux hyperactifs qui s'essaient à toutes les activités qui se présentent afin d'éviter l'ennui.Sa dernière trouvaille est de se faire embaucher comme stagiaire dans une société de ventes de vêtements sur internet.Ca ne s'arrange vraiment pas pour Nancy Meyers,réalisatrice,scénariste et productrice du film,qui confirme son talent très sûr pour le cinéma niais et consensuel.Techniquement,tout est assez plat et sans inspiration,et ça ressemble pas mal aux téléfilms médiocres qu'on peut voir l'après-midi sur TF1 ou M6.Mais ce n'est pas le plus grave,car le fond de l'affaire est encore pire.Le pitch de départ est amusant et aurait pu susciter une bonne comédie dans le genre "conflit des générations" avec cet ancien très décalé au milieu d'une palanquée de jeunes geeks ou nerds up to date.Hélas,Meyers exploite très peu cet aspect de la situation et préfère se concentrer sur la personnalité bien peu intéressante de son sémillant senior.En réalité,le type est un de ces vioques persuadés qu'il faut "vivre avec son temps" et se plier à tous les ukases de la modernité,ce qui lui permet vite de s'adapter à ce nouvel environnement sans être déphasé.Comme c'est en outre un lèche-cul,un faux-jeton manipulateur et un moraliste au petit pied,il devient rapidement la coqueluche de l'entreprise et le chouchou de sa dynamique patronne bizarrement prénommée Jules.Ce pauvre mec se retrouve étrangement propulsé au rang de confident de tout un chacun et d'éminence grise de sa boss grâce aux conseils à deux balles qu'il prodigue inlassablement.Tout ça s'étale lamentablement sur la durée,avec ponctuellement quelques séquences d'aventures palpitantes du style "Ben et ses jeunes collègues parviendront-ils à intercepter le mail que Jules a envoyé par mégarde à sa mère?",ou "Jules engagera-t-elle ou non un PDG pour alléger sa charge de travail?",ou encore "qu'adviendra-t-il de son couple alors que son mari qui fait "homme au foyer" s'est mis à la tromper?".Parce que le sujet,c'est bien sûr le féminisme.Ben,plus féministe que les plus enragées des Chiennes de Garde,soutient à donf cette pauvre Jules qui doit batailler ferme pour s'imposer dans ce sale monde machiste plein de mecs qui ne la prennent pas au sérieux.Elle a pourtant fait ses preuves en créant et dirigeant sa boîte,qui connait un essor aussi fantastique qu'étonnant.Pensez donc,vendre des fringues sur le net,quel coup de génie,c'est du jamais vu!Naturellement,tout se conclura dans la joie,la bonne humeur,les papouilles et l'émotion qui fait perler des larmes de bonheur au coin des yeux.Les placements de produits sont à la fête,notamment en ce qui concerne toute la clique Insta,Google,Tweeter,WhatsApp,Apple et consort,car il faut du pognon pour produire un tel chef-d'oeuvre.D'autre part,il est curieux d'engager des comédiens de la trempe de Robert De Niro et Anne Hathaway pour leur filer des personnages aussi minables.De fait,on n'a jamais vu ces deux-là se trouer de cette manière,entre les grimaces de primate de l'un et les minauderies ridicules de l'autre.Ce n'est pas mieux du côté d'une Rene Russo bien tapée qui se ridiculise en flirtant avec le marchand de Kia de onze ans son aîné.Seuls les djeuns branchouilles de l'entreprise sortent leur épingle du jeu,notamment l'enrobé Adam DeVine.