Rideau
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le 31 mai 2016
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Je dois bien avouer que je n'étais pas particulièrement enthousiaste à l'idée de lancer cette troisième partie, n'étant pas un fan de cette saga. Mais bon, j'avais loqué ce dimanche depuis plusieurs semaines, croisant même les doigts pour qu'un imprévu ne fasse pas obstacle à cette opportunité que je me suis donnée de voir un si long film. Et quand je pense que j'ai encore le DVD rempli de bonus à regarder... mais bon, j'ose espérer qu'il y aura surtout du léchage de bottes, de quoi me permettre d'user un peu plus la touche avance rapide.
Ce troisième film comporte une structure narrative qui m'a paru un peu mieux équilibrée que dans les deux précédents volumes. C'est déjà ça. Malheureusement, l'auteur étire tellement chaque scène inutilement, que ça devient vite pénible à suivre. Les conflits sont rares, les enjeux maigrichons. Ce qui déçoit un peu aussi mais n'est pas pour autant un défaut majeur, c'est que Coppola se rattache à ce qu'il a déjà raconté jusqu'au final choral. Sauf que comme pour le deuxième volet, on sent bien la volonté d'en faire encore plus, alors que paradoxalement, il y a moins à manger là-dedans. Résultat, ça s'essouffle tristement. Les personnages sont toujours aussi pauvrement écrits, seul le neveu sort un peu du lot, du moins durant la première moitié, car par après il se calmera et ressemblera à n'importe quel macaroni.
Je suis un peu déçu aussi de la destinée du Don. On le retrouve ici assagi, gentil. On le victimise presque de sa condition. Alors que le second volet nous laissait regretter l'époque de Vito où tout semblait plus loyal et familial. C'est presque trop facile de changer de la sorte. Et c'est surtout nettement moins intéressant. J'aurais bien voulu voir Michael devenir le plus odieux des parrains, le plus déloyal et pourquoi pas le voir échouer face à la nouvelle génération, face à ses propres enfants. Je ne sais pas si ça aurait fait un bon film, mais en tous cas, le choix fait pour cette ultime suite n'est franchement pas à la hauteur.
La mise en scène est dans la continuité des deux premiers films. Mais vraiment ! Difficile de se dire que 18 ans se sont écoulés entre le premier et le dernier film. Je comprends aussi pourquoi on associe tant Wes Anderson à Coppola : on retrouve le même maniérisme dans les décors (riches en détails et parfois même filmés frontalement, avec une composition réglée au millimètre près). Malheureusement, Coppola veut en faire trop lorsqu'il décide de reprendre les passages qui ont fait la force du premier film ; la scène chorale de fin, qui était déjà décevante dans la partie 2, l'est encore plus ici : le réalisateur décortique tellement son action, retarde tellement l'apothéose, joue tellement de son suspense, que ça devient insupportable, surtout qu'il ne propose rien dans l'attente hormis ce fameux suspense. Sans oublier que la fin ne délivre pas vraiment de surprise. Aussi, j'ai eu l'impression d'un certain mécanisme dans la mise en scène du maître, comme s'il faisait les choses plus par habitude que par inspiration. Certains plans sont d'ailleurs assez cheap, dignes d'un téléfilm (je pense à un moment où les personnages passent devant la caméra en plan poitrine chacun à leur tour, délivrant chacun un bout de dialogue).
Je n'ai jamais été complètement séduit par le casting. C'est pire ici où il est donné l'occasion à Pacino de cabotiner plus que jamais. Franchement, tant pour les besoins de la narration que la mise en scène, je pense que Coppola aurait dû virer ce personnage du film (en commençant par ses funérailles) comme il avait menacé de le faire si Pacino insistait pour gonfler son salaire. Où à la limite, trouver un autre acteur plus vieux pour le rôle, parce que le grimer de la sorte, ce n'était rendre service à personne... Le pire étant le dernier plan, qui résume sans doute assez bien le film : une chute lamentable, un peu risible.
Ceci dit, j'ai tout de même eu l'occasion de me rendre compte, grâce à ce film, de la beauté de Sofia Coppola. Je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais vraiment fait attention au visage de la réalisatrice ; la découvrir d'aussi près ici m'a ouvert les yeux : elle est d'une beauté sidérante ! Et puis quelle bouche ! Je pense qu'elle doit pratiquer l'art de la fellation à la perfection avec une bouche pareille. Je l'imagine bien faire ses allées-venues avec douceur, tout en maintenant un regard coquin, presque vicieux. Sa langue qui tourne autour du gland avant que sa bouche n'engloutisse le tout pendant que sa main caresse la base de la verge. Un bruit de succion qu'elle accompagne d'un dandinement du cul. De temps en temps, elle s’interrompt, laisse s'écouler de sa bouche un mélange de pré-sperme et de salive le long de la tige, puis caresse délicatement sa joue avec le fruit de son désir, répandant par la même occasion un peu de fluide sur sa joue. Et lorsque vient l'explosion tant espérée, c'est pour elle rire de voir autant de foutre s'écouler, dont quelques gouttes plus audacieuses ont l'audace de l'éclabousser avec surprise.. Elle termine alors en nettoyant ce désordre avec sa langue et ses lèvres, préférant savoir ce jus sur elle ou en elle que gâché le long du sexe perdant de sa fierté. Ce sera au moins ça de gagné grâce à papa Coppola : un fantasme de plus dans ma tête de pervers.
Bref, "The Godfather : Part III" manque d'enjeux et de tension, et la mise en scène semble dépassionnée. Néanmoins, je pense m'être moins ennuyé que devant "The Godfather : Part II", sans doute parce que c'est un peu moins long et qu'il n'y a pas de déception faisant suite à des attentes (le deuxième opus m'avait frustré de la pauvre utilisation du passé de Vito).
Créée
le 27 déc. 2015
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