Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse est un film français réalisé par Michel Ocelot, sorti en 2022. Fidèle à sa tradition, le cinéaste propose un film à épisodes, mêlant contes anciens et cultures variées, avec son esthétique caractéristique. Trois récits indépendants s’enchaînent : une épopée égyptienne, une légende médiévale et une fable ottomane.
La maîtrise visuelle est indéniable. Ocelot déploie une virtuosité dans la composition de ses images, avec un jeu d’ombres, de décors stylisés et de palettes colorées qui confèrent au film une identité graphique forte. L’animation, bien que bridée par l’esthétique de silhouette 2D, tire parti de la technologie 3D pour enrichir les mouvements et offrir une illusion de profondeur.
Les deux derniers segments du film, plus inspirés, se démarquent par une poésie narrative et une mise en scène plus captivante. Les dialogues, simples mais évocateurs, appuient la portée symbolique de ces contes qui, par moments, parviennent à émouvoir ou émerveiller.
Derrière l’élégance visuelle, le film souffre d’une fatigue de style. La structure en triptyque, déjà largement exploitée par Ocelot, commence à ennuyer. Le premier conte, situé en Égypte ancienne, manque d’élan et d’originalité. Il recycle des figures et motifs déjà mille fois vus chez le réalisateur, au point de verser dans la redondance. Le traitement des corps féminins, notamment dans cette première histoire, frôle l’obsession, avec une iconographie insistante. L’ensemble du film peine à se renouveler, à surprendre, à justifier sa propre existence en dehors de la répétition d’un savoir-faire désormais trop balisé.
Ce n’est pas un mauvais film, mais c’est terriblement répétitif. Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse séduira peut-être les plus jeunes ou les spectateurs novices dans l’univers d’Ocelot, mais il laissera les autres sur leur faim. L’accueil est resté discret, à l’image de son ambition. Le film s’ajoute à la filmographie de son auteur sans y apporter de relief particulier.