À trainer ses basques dans les coulisses de l’Élysée Mathieu Sapin a eu envie de parler de l'envers du décor dans un film. Mal lui en à pris car il est loin de savoir comment réaliser un film et surtout de savoir comment diriger les acteurs. Si on voit bien des gens bouger devant une caméra on ne croit en rien, on parle de politique et de comment construire un candidat, mais il n'y a aucune incarnation de la part des acteurs. C'est incroyable de voir ces gens parler sans qu'il y ait la moindre ambiance, Sapin ne crée aucun univers. Il ne fait rien, il pense que de placer des acteurs et de parler politique est suffisant, mais tout le reste est absent, c'est l’énorme défaut du film. L’autre défaut réside dans la direction d'acteurs de Sapin qui ne sait pas quelles attitudes et surtout quelles bonnes attitudes donner aux personnages, ce qui décrédibilise absolument tout. Le récit veut être encré dans le réel et on pourrait croire que Sapin sera se servir de son expérience d’observation du monde du pouvoir. Alors soit il n'a pas bien observer, soit il ne sait pas se servir de la matière qu'il a approchée pendant plusieurs années. Il aborde la politique de façon grossière, ce qui ne rend pas plus crédible son récit. Il ne sait pas apporter le fond politique nécessaire sur lequel pourtant son histoire est construite. Le jeu des acteurs est loin d’être bon, il n'y a aucune unité de jeu, Philippe Katerine a un ton de jeu totalement différent des autres. Son personnage est loufoque mais son ton est trop différent, ce qui le rend encore moins crédible que les autres. Le candidat n'a lui aussi rien de crédible. Les seconds rôles sont exécrables, ils ont ce beau ton d'amateur, ils n'arrivent pas à oublier la caméra. L'image est ce qu'il y a de mieux, les plans sont classiques mais efficaces, et le montage fonctionne. Sapin est atteint du même syndrome que son ami Joann Sfar, il pense cinéma comme il pense bd, et ça ne marche pas du tout. Quai d'Orsay est bien mieux mené que ne l'est cette mauvaise tentative d'un dessinateur qui se pense aussi réalisateur.

Heurt
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le 23 avr. 2019

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