Après la comédie satyrique Jean-Philippe, revoici le touche-à-tout Laurent Tuel s'essayer à un autre genre : le polar. Bien inspiré par ses inévitables aînés Jean-Pierre Melville, Terence Young ou encore Francis Ford Coppola, le réalisateur français s'attaque à cette histoire d'ex-immigrés arméniens devenus une famille de gangsters portée, comme beaucoup d'autres, sur les valeurs familiales...


Des thématiques quasi-obligatoires pour un film de ce genre, ici plus ou moins bien exploitées sans toutefois s'attarder sur les réelles habitudes de cette famille mafieuse assez discrète face à la loi, n'opérant que dans l'ombre, ne faisant confiance qu'à peu de gens, respectant les coutumes religieuses ancestrales, magouillant sûrement entre eux.


L'histoire du Premier Cercle tourne donc autour du fils prodigue, Anton, petite frappe protégée par son nom de famille qui, bien que sa vie actuelle lui corresponde agréablement, tente en vain de s'en échapper et de vivre paisiblement avec une jeune infirmière. Ce n'est donc pas une chronique sur l'univers mafieux à la Française mais bel et bien un "court" drame sur fond de polar old school que se trame l'histoire de notre film.


Agrémenté d'une naturelle enquête policière très étroite et de bref passages de romance impossible, le long-métrage peine concrètement à sortir du lot, Tuel optant gentiment pour la facilité. De plus, sa mise en scène anecdotique et l'utilisation inappropriée d'une caméra numérique font très rapidement sombrer le film dans un énième film de gangsters proche du téléfilm. Alors, qu'est-ce qui différencie Le Premier Cercle d'un quelconque téléfilm d'après-midi ? Son casting, assurément.


Avec Jean Reno, Gaspard Ulliel, Sami Bouajila et Vahina Giocante en tête d'affiche, le film est déjà plus vendeur. On était même en droit de s'attendre à un étalage de talent en barre sauf qu'ici mal dirigés, les acteurs ne convainquent jamais. Jean Reno s'avère très vite transparent tandis que Ulliel et Giocante font tout ce qu'ils peuvent pour insuffler de l'émotion à leurs personnages hélas creux. Quant à Sami Bouajila, il récite son texte de flic forcené, tout simplement.


On ne blâmera donc pas les acteurs mais plutôt le scénario du réalisateur, pas très intéressant pour un format cinéma, et surtout sa mise en scène plate, peu transcendante pour ne pas dire ennuyeuse, l'image de la caméra numérique n'arrangeant rien à l'affaire (on se croirait dans un film amateur). Et si la musique et la photographie sont réussies, elles n'empêcheront pas ce film en apparence prometteur d'être extrêmement banal voire même passable et dispensable.

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le 20 avr. 2019

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