C’est d’abord une rencontre de mots. Lydia (Hafsia Herzi) est maïeuticienne - enfin sage femme. Milos est machiniste - enfin chauffeur de bus. Tard dans la nuit, quelque solitude et sommeil plus loin, Lydia rencontre Milos avec qui elle va tisser une relation amoureuse partie intégrante de son ravissement. Dans son adaptation du roman de Marguerite Duras Le Ravissement de Lol V. Stein, Iris Kaltenback va s’intéresser au désir de maternité malsaine entretenue par son héroïne Lydia à l’égard de son ami Salomé (Nina Meurisse), qu’elle va accompagner dans la naissance de sa fille. Face à son amie qui ne sait pas s’y prendre, cela est d’autant plus facile pour elle d’envahir de sa présence l’éducation de la petite, pierre angulaire de son nouveau récit : la mère n’est plus Salomé, c’est Lydia et elle seule qui est la mère. Comme les petits mensonges grossissent et s’avèrent parfois fatidique, celui-ci ira jusqu’au drame puisqu’elle va entrainer dans sa chute Milos, dont elle raconte qu’il est le père. Un voyage en Normandie pour conclure cette effroyable épopée menée par Lydia, dans une odieuse entreprise de tromperie et de manipulation, et toujours dictée par un désir devenue obsession d’être mère.