On raconte que devant l’ampleur du succès de Godzilla premier du nom, la Toho mis en chantier et sorti cette suite, Le retour de Godzilla, à peine six mois après la sortie de Godzilla. J’ignore si c’est vrai ou non… Mais je l’espère vu le résultat final.


Exit la dimension politique du premier opus, une certaine poétique de la destruction, quelques enjeux narratifs (fussent-ils maigres), place ici à l’action. Pas n’importe laquelle : celle contre Anguirus, d’abord, qui prend les deux premiers tiers du film quand même, puis l’armée japonaise contre Godzilla sur un glacier. Pas le Godzilla original, non, un autre dont les auteurs ne prendront même pas la peine d’esquisser un semblant de logique dans son apparition. Qu’un scénario maigre comme une feuille de cigarette serve de ligne directrice ne me gêne pas outre-mesure dans un film comme celui-ci, mais faut pas trop abuser non plus sur l’absence de respect du spectateur…


Visuellement, le film est assez pauvre, notamment à cause de choix de cadrages assez malheureux (des gros plans sur les monstres alors que, justement, c’est le plan large qui leur donne leurs puissances) ainsi que des décors réduits à peau de chagrin pour la plupart (des bureaux, des bureaux, un glacier, oh tiens des bureaux…). Le pire est probablement un effet d’accéléré involontaire (le chef opérateur se serait trompé, il diminua le nombre d’images par seconde au lieu de l’augmenter pour faire des ralentis… Ca donne une idée des compétences techniques de l’équipe) qui déforce totalement les combats de monstres, alors que Le retour de Godzilla est le premier film à poser cette base qui sera récurrente dans les futurs kaiju-eigas. Je ne parlerai même pas des personnages unidimensionnels dont on se fout pas mal, car au fond ce n’est pas l’enjeu de ce genre de films, mais quand même…


Chose curieuse, le film fut bien mieux accueilli par la critique de l’époque que le premier Godzilla. Comme quoi le temps qui passe reste le meilleur juge, car là où un Godzilla a certes vieilli mais conserve des qualités, ce Retour de Godzilla mérite d’être oublié.

Créée

le 22 juil. 2020

Critique lue 82 fois

Cinemaniaque

Écrit par

Critique lue 82 fois

D'autres avis sur Le Retour de Godzilla

Le Retour de Godzilla
zardoz6704
4

Quitte à revenir, autant que ce soit pour quelque chose...

Suite décevante, après le premier film très intense. Certes, les effets spéciaux sont au rendez-vous, sans véritable amélioration au niveau de la vraisemblance, mais avec un souci de varier les...

le 18 nov. 2012

8 j'aime

2

Le Retour de Godzilla
Ninesisters
2

Critique de Le Retour de Godzilla par Ninesisters

Après avoir enchainé autant de Godzilla, nous pourrions croire, vous et moi, que je suis immunisé contre tous les débordements du Kaiju Eiga. Oui et non : il ne faut pas croire que j'ai choisi au...

le 14 mai 2014

5 j'aime

Le Retour de Godzilla
batman1985
5

Retour en demi-teinte

Vu l'immense succès qu'a connu Godzilla, Tôhô Productions n'étant pas fou, décide de sortir un nouvel opus du monstre en dépit du fait que ce dernier mourait dans l'épisode. Le Retour de Godzilla...

le 30 juil. 2015

3 j'aime

2

Du même critique

Frankenweenie
Cinemaniaque
8

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

American Idiot
Cinemaniaque
7

Critique de American Idiot par Cinemaniaque

Il est amusant de voir comment, aujourd'hui, cet album est renié par toute une génération (et pas seulement sur SC)... À qui la faute ? À un refus de la génération née début 90 de revendiquer les...

le 13 janv. 2012

50 j'aime

3

Hiroshima mon amour
Cinemaniaque
4

Critique de Hiroshima mon amour par Cinemaniaque

Difficile d'être juste avec ce film : il faudrait pour pouvoir l'apprécier être dans le contexte socio-culturel de sa sortie, ce qui est impossible à reproduire aujourd'hui. Je distingue relativement...

le 4 juin 2011

50 j'aime

1