En 1966, on ignorait ce qui se passait derrière le rideau de fer et certains pensaient sincèrement qu'on y trouvait le bonheur. Casser ce rêve vous qualifiait d'anticommuniste primaire, et c'est ce qui est arrivé à Hitchcock en France où du coup la critique lui trouva tous les défauts du monde. 50 ans plus tard on peut voir les choses autrement et se demander objectivement ce qu'on peut reprocher à ce film ? Il s'agit d'un excellent et très original film d'espionnage. La bonne idée c'est que Newman est dans ce film aidé par une organisation fiable mais qu'il n'a pas lui-même l'étoffe d'un espion (il ne sait pas se battre, il fait des erreurs…) et n'est pas blanc comme neige (son objectif est quand même de piquer une formule qu'il a été incapable de trouver tout seul et il prend pour cela le risque d'une rupture définitive avec sa petite amie) Le suspense est omniprésent, certaines scènes sont fabuleuses (l'autobus, le théâtre, le meurtre de Gromek) Newman joue de façon très sobre, mais ça fait partie du personnage, Julie Andrew est peut-être un petit peu légère mais elle tellement mignonne que l'on pardonne. A noter la prestation remarquable et farfelue de Lila Kedrova (et oui, la camée de "Razzia sur la Chnouf")