Le Samouraï permet de clore en beauté mon petit festival de polars avec Alain Delon (Deux hommes dans la ville de José Giovanni, Mort d’un pourri de Georges Lautner, 3 hommes à abattre de Jacques Deray et Pour la peau d’un flic d’Alain Delon) et de constater, une fois de plus, la différence entre un grand metteur en scène, un auteur, et des fabricants de films plus ou moins doués qui, même quand ils font du très bon travail (Georges Lautner pour Mort d’un pourri) n’ont pas de style propre et pas de génie.
Le Samouraï, que Jean-Pierre Melville définissait comme « une longue méditation sur la solitude » et aussi comme « le portrait d’un schizophrène paranoïaque » frappe par son style sec et sans fioriture, son côté abstrait, glacial, maniaque dans le souci du moindre détail, et par de longues séquences sans dialogues où tout l’art du film réside dans l’image, les cadrages, les décors et les gestes des acteurs.
Pas un simple polar, du grand art !