Le Sens de la fête est un film que j'ai perçu comme criant de vérités. Pour avoir travaillé occasionnellement au service lors de mariages, je dois dire que j'ai été bluffé car rien, ou presque, ne manque. C'est un monde ou il faut aller vite, être vif et efficace, car chaque détail compte, tout comme chaque minute écoulée. Et ça ne se passe JAMAIS comme prévu, avec toujours une petite figue qui vient chambouler les rouages d'un programme rodé militairement.
Discrétion. Rigueur. Souplesse de corps et d'esprit.
C'est un métier ou la joie des clients se mêlent à l'humanité de la brigade, qui ne peut jamais rester de marbre face à des festivités organisées par et avec amour. Chaque réception est différente, et par des bribes de discours, de projection filmée, on en vient à découvrir une intimité profonde, on rentre au cœur de la famille (de Pierre comme le répète si bien Macaigne) sans pouvoir réellement y prendre part. La frustration se mélange à la joie communiquée ambiante.
Finalement, on s'y reconnait. On y voit ses parents, ses amis. On se projette, oui, c'est inévitable et ça fait du bien.
La nécessité d'être soudés, communicatifs, volontaires, et enjoué, est indispensable, et on la retrouve tout au long du film. Max est dur, intransigeant, cachant une grande sensibilité et un profond attachement à son métier et à son équipe. J'y ai aisément reconnu mon ancien maître d’hôtel, je vous l'avoue.
Nakache et Toledano ont donc réussi le pari de représenter fidèlement les diverses et multiples complexités du métier, et le casting est relativement bien choisi, même si j'aurais eu mes petites préférences pour Isabelle Carré dans le rôle de la mariée, et pourquoi pas Joséphine De Meaux à la place d'Adèle. Rouve est fidèle à lui-même, et Lellouche toujours aussi pro, tandis que Macaigne nous attendri, une fois de plus.
Si je n'avais qu'un seul petit hic, cela serait que bien que les clins d’œil et révélations liées à la profession soient nombreux, les pointes d'humour, sont elles, peut être un peu moins présentes qu'à l'ordinaire, malgré que le marié soit assez risible, et qu'on souhaite voir le ballon s'envoler loin, loin ... très loin.