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On ne pouvait trouver meilleur rôle à Jean-Pierre Bacri éternel râleur-au-gros-cœur de la comédie française contemporaine que ce personnage de Max Angély. Max, un prénom qui colle bien avec l'organisateur de mariage qu'il est, entrepreneur surbooké, pète-sec, exigeant mais quelque peu dépassé par les demandes des mariés du XXIème siècle ; Angély qui sonne doux aux oreilles et trahit la sensibilité du bonhomme. Bref, Bacri quoi.
Comme à son époque Louis de Funès dans le Grand Restaurant, Max Angély règne au milieu d'une cour qui lui est entièrement dévouée. Mais là où Septime inspirait essentiellement crainte (en façade) et moqueries (en cuisine), Max entretient avec ses employés une relation plus subtile, empreinte d'autorité certes - comme en témoigne le personnage de Pierre qui bafouille toutes ses revendications - mais aussi de bienveillance (on l'embrasse pour son anniversaire contre son gré), voire de relations plus intimes : l'ami de longue date photographe (J.P Rouve) ou Josiane, sa maitresse. Et de fait, si Jean-Pierre Bacri tient le premier rôle, le film repose pour l'essentiel sur la galerie de personnages secondaires qui l'entourent, incarnés par autant d'acteurs/actrices ayant déjà fait leurs gammes dans de précédentes comédies : Macaigne, Lellouche, Suzanne Clément, Ivanov pour les plus connus.
La construction chronologique donne son tempo au film et permet de distribuer avec suffisamment de fluidité son temps de jeu à chacune de ces figures secondaires sans que l'ensemble ne s'apparente trop à un film à sketches. Ayant bien compris au bout d'un quart d'heure les faiblesses caractéristiques de chacun - la gourmandise compulsive de Jean-Paul Rouve, la maniaquerie syntaxo-sémantique (doublé d'une paresse vestimentaire) de Vincent Macaigne, la fausse beaufitude de Gilles Lellouche ou la vraie fatuité du marié - on imagine à l'avance que chacun jouera sa partition, le moment venu, dans le film choral qui s'annonce. De ce point de vue, le film est sans surprise réelle mais en même temps il ne déçoit pas non plus, déroulant sa petite musique jusqu'à l'envoi final.
Seul bémol à ce sympathique récital, les personnages féminins - Suzanne Clément, Eye Haïdara ou Judith Chemla - moins en verve que leurs partenaires masculins.
Une comédie sans prétention mais pas désagréable du tout.


Personnages/interprétation : 8/10
Histoire/scénario : 6/10
Réalisation/mise en scène : 7/10


7/10

Theloma
7
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le 22 oct. 2018

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Theloma

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