Georges Lautner est bien connu pour ses tontons flingueurs, barbouzes ou autres films, comédie policières avec des dialogues de Michel Audiard.
Mais à ses tout débuts, entre deux "Monocle" il nous réalise de formidable film noir,
avec un non moins formidable Bernard Blier.
Homme bien sous tout rapport, pharmacien de son petit village, une vie bien rangée, bref le parfait notable.
Cet homme si bien, dans une pulsion soudaine étrangle une jeune femme qui avait juste le tort de bronzer à demi nue.
Le septième juré nous fait donc suivre le parcours de cet homme entre sa conscience du crime qu'il a commis, et sa mission d'essayer de sauver un innocent.
La force du film c'est aussi finalement cette quête de ce juré qui veut surtout se sauver lui même.
Bernard Blier est extraordinaire, et Georges Lautner saisit à plusieurs reprises sont visages, son regards avec des gros plans ou sa culpabilité transpire.
Acteurs et actrices remarquables ce septième juré est aussi là pour poser un véritable cas de conscience à tout ses notables.
Le regard également de la femme du septième juré est parfaitement capté, car on comprend que dans les interrogations de son pharmacien de mari, elle se pose aussi des questions sur lui, en fait elle a déjà compris.
Ce septième juré aurait pu être une parfaite réalisation du spécialiste des "études de mœurs" de notre belle société et de ses gens "si biens", Claude Chabrol.
Georges Lautner montre qu'avant nous avoir fait sourire et rire avec des scènes mythiques dans ses comédies policières, il avait aussi un sens de la réalisation pour le film noir, le film ou il peut dénoncer les écarts malheureux de nos bons notables.
Ici juste un petit meurtre. Une broutille en sorte.
Et c'est tellement mieux d'avoir le bon coupable plutôt qu'un bon notable qui désire juste qu'on l'écoute, mais ce n'est pas politiquement correct.
Les quinze dernières minutes étant un petit sommet de noirceur caustique, car entre l'innocence et la culpabilité de chacun, personne ne veut croire l'impensable, car ça ne peut pas être lui,
En tous les cas ça n'arrange surtout personne.
Grand film noir, jusqu'au coup final, ou coup fatal et une scène finale digne des plus grand Clouzot.
Le septième juré est un film juste et injuste, le septième juré c'est AUSSI la prestation XXL d'un immense acteur, Bernard Blier.