La fable du serpent blanc, ça commence à légèrement sortir par les trous de nez, étant donné qu'on atteint ici le quatrième remake (si l'on compte la mini-série drama), avec encore et toujours plus d'effets-spéciaux et évidemment encore moins de romance.
Estampillé Jet Li pour vendre à la masse, et doté d'un budget assez conséquent de 25 millions de dollars, cette nouvelle adaptation est la preuve par 10 de la tentative de mimétisme de la Chine envers Hollywood.
Dommage, car hormis cet insipide Jet Li qui brille de par sa quasi totale absence, certains talents étaient là, dont Raymond Lam, ainsi que les somptueuses Shengyi Huang et Charlene Choi, et ce trio se retrouve donc à porter cette aventure à bout de bras, afin d'en faire quelque chose de mémorable. En résulte quelque chose de pas indigeste, mais pas non plus succulent, la faute à une émotion sacrifiée sur l'autel des CGI.

Bref, The Sorcerer and the White Snake vient s'inscrire dans la longue liste des remakes inutiles, et pour une fois ça ne sera sur les doigts des Américains qu'il faudra taper. Néanmoins, plus Hollywood monte le niveau, plus HK en fait l'écho, avec des CGI toujours plus nombreux mais toujours aussi inégaux. Le pire reste le générique, sous forme de séquence en travelling passant entre les montagnes, réellement d'une laideur sans nom, mais heureusement contrebalancée par certaines scènes très réussies, elles-mêmes une nouvelle fois entachées par d'autres totalement ratées (le combat des deux serpents géants contre Jet Li est une ignominie). Seul point positif, les décors et paysages sont essentiellement réels, ce qui permet de rattraper la profusion de boules de feu qui partent dans tous les sens durant la pellicule (d'ailleurs, Jet Li ne fait jamais appel à ses talents en wushu, seul le gunshu s'impose, pour la simple et bonne raison qu'il est sorcier, mais aussi qu'il n'avait aucun adversaire en face de lui).
Les animaux qui causent sont quant à eux crédibles, ce qui est une aubaine, leur présence étant là pour assurer le côté amusant pour faire rire les enfants, notamment lors d'une scène de présentation aux beaux-parents divertissante mais illustrant à quel point le tout s'est barré dans du mainstream bouffant à tous les râteliers.
Pour conclure, le spectateur qui n'a jamais entendu parlé de l'amour impossible de l'homme et la femme serpent auront un moyen de le découvrir, bien qu'il y ait déjà plusieurs films bien mieux dirigés. Traité davantage comme un divertissement pour ados et jeunes gens, les plus anciens préféreront quant à eux se rabattre sur les versions de 56, 62 ou 93.
Mention spéciale pour le duo Shengyi Huang et Charlene Choi, qui grâce à leur prestance arrivent à convenablement remplir le maigre espace qui a été laissé à la poésie, la romance, et la sororité.
SlashersHouse
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le 18 nov. 2011

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