Une fois n'est pas coutume, le défaut principal de ce film se trouve justement être la raison principale de mon intérêt pour lui : Errol Flynn lui-même ! Autant j'adore l'Errol bondissant des 30's et du début des 40's, autant, là, j'avoue que dans le même genre de rôle, ses 44 ans, dont les trois quarts passés à picoler comme un cochon, n'aident pas à le rendre crédible... En plus, ses répliques tombent à plat une fois sur deux et il se montre souvent agressif, mais sans la gouaille et la fraîcheur qui formaient l'essentiel de son panache. Et pour finir, il oublie même de porter le kilt, le bougre, préférant un de ses habituels collants aux motifs particulièrement indigestes...


Ici, adaptation du Maître de Ballantrae, de Stevenson, par William Keighley qui est capable de très jolies choses... Dix-huitième siècle, le fils aîné du châtelain du coin rejoint la rébellion écossaise et le camp des Stuart contre l'occupant anglais, reste le cadet qui doit est obligé de jouer la soumission pour que le château reste dans la famille... Du coup, Errol proscrit part en vadrouilles dans les mers et se fait boucanier de hasard, il y a une jeune fiancée rousse, une maîtresse brune et une danseuse gitane, les trois parfaitement hideuses et tout cela manque quand même de souffle.


Le technicolor fait comme tout le monde, il oublie d'être flamboyant, et l'ensemble garde un arrière goût de déception long à faire partir... M'enfin, ne boudons pas notre plaisir, il y à un château en Ecosse et des histoires de pirates, comment voulez-vous que ce soit complètement raté ?


Et puis, la bonne nouvelle, c'est qu'Errol rencontre un Irlandais vantard, bavard et bravache sur son chemin, il est joué par Roger Lievesey, visage et crinière léonins... Vous vous souvenez de lui, bien sûr... le Colonel Blimp et sa voix bizarre... Et bien, franchement, même un peu usé de son côté, il fait des merveilles et nous offre des logorrhées ordurières d'un goût parfait.


Sinon, pour Errol, c'est pas grave, il retrouvera sa forme en fin de carrière dans des seconds rôles assez marquants qui auront au moins le mérite de ne pas l'obliger à jouer des rôles des jeunes premiers aux abords de la cinquantaine, et il retrouvera dans ces personnages de cyniques alcooliques tout mon amour et ma reconnaissance...

Torpenn
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le 24 juin 2012

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Torpenn

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