Au moins c'est un beau départ.
On se console comme on peut.
Don on ne se console pas.
Le vent se lève est un biopic d'un ingénieur japonais, mais pas n'importe lequel, un rêveur déterminé qui cite du français, part en Allemagne et rencontre un italien dans son sommeil. Un jeune homme qui dès les premières minutes dans son monde onirique chevauche un avion qui veut ressembler à un oiseau, un jeune homme qui reste quelques instants immobile et le sourire aux lèvres face à une arrête de poisson.
Il est un peu maladroit mais il est talentueux et travaille d'arraché pied, une cigarette à la main tandis que Miyazaki nous fait passer d'un monde à l'autre. On nous présente des hommes forts parfois butés, parfois cyniques qui nous permettent d'alterner les essais aéronautiques et les chants enjoués. Puis au détour d'un chapeau qui s'envole et d'un parasol qu'on attrape, on rencontre une jeune fille qui tousse et qui sourit.
Et c'est beau, mais c'est triste. Tout le film parle de rêves, de désirs, mais la vie fait voler le tout en éclat, en plein vol.
Beaucoup de gens disent de ce film qu'il est partiellement auto-biographique. Je ne sais si c'est vrai mais c'est tentant de le croire, la comparaison est facile, on parle des deux cotés d'un investissement corps et âme dans son travail, on parle de sacrifices, on parle de passions et de désillusions. Le vent se lève est tout simplement magnifique, il réussit à nous émouvoir, à instaurer une ambiance complice avec le spectateur tout en réussissant à merveille ces scènes plus noires, montrant ce qui paraît désormais être la folie d'une autre époque.