Le Voyage
Le Voyage

Documentaire de Peter Watkins (1988)

Un plaidoyer pacifiste contre le nucléaire, gargantuesque (14h) mais passionnant.

C’est loin d’être un pensum que de se plonger dans les 870min (14h30) que compte ce film. L’exercice est particulièrement prenant, voire passionnant, dès lors que l’on a réussi à pleinement rentrer dans le vif du sujet.


Pendant 3 ans, Peter Watkins (Punishment Park - 1971) à parcouru le monde (et c’est peu de le dire : une quinzaine de pays, à travers 5 continents et dans 8 langues différentes) pour dresser un réquisitoire contre l’arme nucléaire. Un travail minutieux qui donne lieu à un plaidoyer pacifiste composé d’entretiens (aussi bien auprès de diverses familles qu’auprès de salariés travaillant de près ou de loin pour le nucléaire).


Les sujets évoqués sont bien évidemment nombreux (à l’image de la durée excessive du film). Pêle-mêle, il est question de l’armement nucléaire (les nombreux tests effectués aussi bien par les États-Unis, la Russie ou la France et les retombées radioactives pour les populations environnantes), son financement au détriment de causes plus nobles (l’éducation et la sous-nutrition dans les pays les plus pauvres), la difficulté de s’informer (aussi bien à travers le système éducatif (le sujet est survolé, quel que soit le pays interrogé) qu’auprès des journalistes ou des politiques) ou encore des témoignages (ainsi que des photos) édifiantes du bombardement d’Hiroshima (avec le témoignage de rescapés).


Le réalisateur britannique connaît bien son sujet, il avait précédemment réalisé un film sur le même thème (La Bombe - 1966), cette fois-ci, il pousse le curseur encore plus loin en dénonçant les manipulations politico-médiatiques. Certains commentaires (notamment à travers les familles anglaises et russes) prennent une toute autre tournure lorsque l’on réalise que ce film a été réalisé en pleine Guerre Froide (avec cette course effrénée à l’armement, à la prolifération et à la dissuasion nucléaire).


Un travail ambitieux et remarquable qui, il faut bien l’admettre, aurait néanmoins gagné à être resserré, notamment pour éviter cette impression de lassitude face à des éléments répétitifs.


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le 12 nov. 2025

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