Eloge de la lenteur
Je crois que j'aime vraiment le cinéma de Tsai Ming-Liang, il a quelque chose de réellement fascinant. Ici on suit au travers d'une poignée de plans fixes (et d'un plan où à la caméra bouge...
Par
le 16 janv. 2018
6 j'aime
Tsai Ming-Liang nous livre là un objet peu évident, poussant à son paroxysme son travail sur les notions de temps et de mouvement. En à peine un peu plus d'une douzaine de plans le réalisateur taïwanais signe un film faussement indolent, dont l'ampleur se donne telle une rêverie, une épiphanie, un voyage en somme...
C'est donc parmi les phocéens qu'un étrange moine asiatique exécute son voyage ; le marcheur sera de pratiquement tous les plans, uniquement absent lorsqu'il s'effacera devant le visage irrégulier de Denis Lavant... C'est du reste ce dernier qui introduira le film de Tsai Ming-Liang, offrant sa gueule dans un close-up interminable mais fascinant. Entre attente parcellaire et hypnose intégrale cette installation minutieuse est le film de tout un miracle, de toute sa reconstitution : jouant sur différentes vitesses et différentes échelles de plan le cinéaste s'attèle à suivre l'involution cinétique de ce marcheur infatigable, maintenant l'harmonie du monde environnant à la manière du poète exilé du Nostalghia de Andreï Tarkovsky, ce poète qui préservait la flamme d'une bougie dans l'immensité d'une piscine désaffectée...
Le concept pourra sembler vain pour certains spectateurs, tant l'apparente aridité du dispositif escamote toute charge informative et narrative... Si l'on accepte simplement l'idée de suivre plus ou moins scrupuleusement cette très lente déambulation le film aura peut-être la capacité d'offrir un pur moment de contemplation, d'une densité visuelle peu commune permettant d'exercer notre regard par la seule force de l'imperceptible et de sa durée intrinsèque. En définitive la rémanence de ce Voyage en Occident restera un petit don dérisoire, quasiment insignifiant et pourtant plus qu'honorable compte tenu de la production cinématographique contemporaine. Sidérant.
Créée
le 30 déc. 2016
Critique lue 240 fois
Je crois que j'aime vraiment le cinéma de Tsai Ming-Liang, il a quelque chose de réellement fascinant. Ici on suit au travers d'une poignée de plans fixes (et d'un plan où à la caméra bouge...
Par
le 16 janv. 2018
6 j'aime
Tsai Ming-Liang filme son acteur fétiche, Lee Kang-sheng, habillé en moine et avançant d’un pas d’une extrême lenteur, à travers les rues de Hong Kong dans Walker, et de Marseille dans son tout...
Par
le 21 mars 2014
6 j'aime
1
Je pense être assez ouvert d'esprit pour ne pas être totalement hermétique à ce genre de film un peu expérimental, où le spectateur doit réussir à saisir le fil conducteur dans le néant. Mais ce film...
Par
le 17 sept. 2015
4 j'aime
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
50 j'aime
9
Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...
Par
le 14 nov. 2020
38 j'aime
57
Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...
Par
le 4 nov. 2022
35 j'aime
6