Leaving D.C.
5.8
Leaving D.C.

Film de Josh Criss (2012)

Ils sont nombreux à vouloir quitter la ville pour retrouver un peu de calme et de sérénité. Le phénomène s’est accentué depuis le confinement inhérent au Covid-19, les gens ne supportaient plus de vivre entassés dans leur petits appartements. On s’est donc retrouvé avec une mini exode urbaine envahissant notre bonne vieille France profonde avec ce que cela implique de querelles de voisinage au son des cloches du village ou chant du coq qui trouble le sommeil de ces bourges alors qu’ils n’ont jamais dénier attenter un procès aux automobilistes enragés de leur métropole. Mark Klein fait donc partie de cette vague qui ne peut jamais s’éloigner de son ordinateur et de sa caméra bien longtemps afin de rester toujours en lien avec son groupe d’amis laissé derrière lui à DC malgré sa volonté affichée de vouloir se reconnecter à la "vrai" vie. On sent autant d’excitation que d’inquiétude à emménager dans une si grande maison dont il passe son temps à se vanter de la superficie en dépit d’une connectivité à internet quelque peu réduite et qui implique d’utiliser un satellite ce qui ne sera bientôt que du passé dans notre beau pays grâce aux promesses de notre cher président. Preuve en est, Leaving DC aura quand même mis pas moins de 10 ans pour arriver dans nos contrées alors qu’il est sorti en pleine euphorie du Found Footage et s’en démarque pourtant grâce à la rétention de ses effets. On peut d’ailleurs supposer pas mal d’hypothèses suite aux événements dépeint dans ces enregistrements comme au temps du Projet Blair Witch dont il s’inspire très probablement au même titre que Paranormal Activity.


On y suit les mésaventures de son nouveau propriétaire qui pensait paradoxalement pouvoir trouver la paix et la sécurité dans une maison paumé au beau milieu de la forêt. Des bruits paranormaux et cris d’animaux nocturnes vont néanmoins venir troubler le bonheur de son emménagement puisqu'il sera bientôt victime d’un harcèlement quotidien aux alentours de 3h du matin, à commencer par des coups de semonces sur les arbres, puis des paroles dont on ne parviendra jamais vraiment à discerner le sens et surtout, surtout… des partitions symphoniques à la flûte de pan probablement joué par un elfe des bois ou bien par un péquenaud doté d’une sensibilité ou bien un membre de son groupe d’entre-aide qui souhaiterai lui faire une mauvaise plaisanterie, ou bien simplement un mauvais esprit. Ces nombreuses hypothèses peuvent être formulés grâce à l’intelligence du dispositif de mise en scène. Mark passera tout son temps à chercher l'origine des bruits et à relayer ces informations dans un journal vidéo adressé à ses amis qui savent exactement où il vit. D’ailleurs ces phénomènes interviendront surtout lorsqu’il aura pris l’habitude de laisser son audio-enregistreur sur le rebord de sa fenêtre. Chaque analyse du contenu écouté sur Audacity est donc vécu comme une bouffée de stress à la mesure des oscillations de la frise qui interviennent systématiquement aux mêmes heures comme une suite successive ce qui fera augmenter la fréquence de notre propre électro-cardiogramme sans avoir pourtant jamais recours aux moindres jump-scare racoleur si ce n’est quelques photo bien creepy renvoyant à un background scénaristique qui se limite à la découverte inopiné d’un crâne de chat poinçonné sur un arbre lors d’une randonnée à plusieurs kilomètres de l’habitation. Cela sera d’ailleurs le point de départ d’une théorie fumeuse sur l’ancien occupant des lieux qui se serait pendue tandis que sa fille schizophrénique se serait perdue dans la forêt et n'aurai même jamais été retrouvé.


Voilà en tout et pour tout les seules éléments permettant d’émuler nos hypothèses les plus folles, tandis que le narrateur fera ce que nous ferions tous probablement dans pareille situation faute de devoir assumer ce choix d’avoir emménagé dans un lieu éloigné de tout. Il fait donc appel aux autorités qui ne le prennent pas au sérieux, il achète une arme à feu, puis une caméra de chasse, puis deux suite à la disparition de la première qui réapparaîtra quelques temps après comme par magie dans sa maison. Puis il investit dans un système d’alarme pour se rassurer et empêcher le ou les intrus de pénétrer, ce qui n’empêchera jamais l’indésirable de continuer à jouer de la flûte juste sous son nez ou bien de prendre des photos en s’emparant lui même du dispositif sans jamais laisser transparaître sa présence sur les écrans si ce n’est une simple silhouette spectrale. Dommage, la fin fera l'effet d'un soufflet et envoie un peu valdinguer les théories plus prosaïque pour laisser supposer une évidente manifestation surnaturelle. Il n’empêche que Leaving DC est une chouette curiosité parvenant à utiliser le son et le hors-champ à son avantage pour développer une peur suggestive, dans un genre habituellement saturé par des productions souvent trop démonstrative.


J’en profiterai également pour témoigner de ce sympathique visionnage conditionné par mes propres expériences, puisque j’ai vécu presque toute ma vie dans les même conditions que le réalisateur interprète (grande maison autour de bois environnants sans voisin à proximité) avec ce que cela implique de phénomène étrange et d’histoire « glauque » à raconter notamment au sujet des anciens propriétaires d'une maison que j'ai autrefois occupé, et qui décédèrent au 1er étage depuis resté inhabité. On entendait des bruits de pas tous les soirs sous les coups de 23H-minuit, heures supposés de leurs décès. Finalement je serai monté avec un tisonnier comme un fou furieux en pensant avoir affaire à un esprit dérangé en grande partie à cause de mon ex qui paniquait après que l’on aient regardé The Bay. Je me souviens particulièrement de cette soirée où nous nous sommes mis a divaguer à cause de nos peurs en fomentant un scénario ahurissant dans nos têtes. Il s’avérerait que nous avions des squatteurs indésirables (des fouines) ce que je découvris après avoir disposé de la farine sur le plancher. Quelques années après, ce fût la psychose des mutileurs de chevaux, alors nous avions installés une caméra de chasse dont nous relevions la carte SD de temps en temps pour découvrir toute la faune qui nous visitait la nuit tombée : biche, renard, chats errants, sangliers, faisan et même blaireaux quand ce n’était pas nos propre chevaux qui restés bloqués comme des ahuris devant le champ de la caméra qui mitraillait toujours une série de clichés. Mais il m’est aussi arrivé de relever des photos bien plus creepy à cause des phénomènes d’ombre que l’on ne pouvait à peine discerner comme on en voit dans Leaving DC...

Le-Roy-du-Bis
6
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le 27 nov. 2023

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Le Roy du Bis

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