Film envolé

Les aigles de la République ont beau sortir après Le Caire confidentiel et La conspiration du Caire, le film n'est en aucun cas inférieur à ses devanciers. Simplement, le fait qu'ils constituent ensemble, sur presque 10 ans, une trilogie clairement identifiable, aux thèmes et aux dispositifs largement similaires, fait qu'on s'est tout bêtement habitué au cinéma de Tarik Saleh. Du coup, on est moins surpris. Mais ça n'enlève rien à ce film-ci, qui à la différence des deux autres, est même largement marrant dans sa première partie.

Sur le reste, on pourrait évidemment reprendre ce qu'on avait pensé des films précédents. C'est sombre, percutant et très marquant. On y retrouve les thèmes autour de l'arbitraire, et d'obscurs complots où des protagonistes s'empêtrent dans des luttes de pouvoir qui les dépassent. Le film est un brûlot politique plutôt bien mené et largement convaincant, et l'interprétation est de haute volée. Comme dans les deux précédents, on ne peut non plus dire qu'on est totalement happé par l'histoire. Parce qu'on sent bien d'avance qu'on va aller de Charybde en Scylla, et que le déroulé de l'intrigue ne surprend finalement pas trop. Aussi parce que le film n'use pas vraiment d'effets dramatiques pour exacerber la tension.

Mais si la surprise n'est pas au rendez-vous, ça n'empêche pas Les aigles de la République d'être largement au-dessus de la production ciné actuelle.