Les Amours d’Anaïs : de l’inconstance des sentiments

Les Amours d’Anaïs est un film initiatique qui se concentre autour du personnage d’Anaïs, jeune thésarde en Lettres Modernes à la frontière entre l’étudiante et la femme adulte. Étudiante pour ses amours frivoles et légères dans lesquels elle plonge intensément avant de les laisser derrière elles sans trop de difficultés. Adulte pour les amours vers lesquels elle veut se diriger -un homme marié, une femme mûre- mais qui semble finalement bien trop sérieux pour l’inconstance de ses sentiments.

Car Anaïs passe telle une tornade. Elle virevolte sans jamais se poser et sans jamais chercher la profondeur des choses. D’une thèse qu’elle va débuter, d’une relation amoureuse avec un jeune homme qu’elle semble désormais fuir, d’une envie d’être au côté de sa mère malade sans jamais se poser vraiment, et du triangle amoureux qu’elle va débuter.

Elle sourit à tout, ne regarde jamais en arrière et veut se jeter dans la vie intensément en réveillant ainsi le désir endormi de ceux qu’elle croise. Elle veut aimer et idéaliser les amours du Paris lettré et hédoniste de Saint-Germain des Près dans lequel elle évolue. Ainsi, par le jeu d’actrice d’Anaïs Demoustier et les longs plans séquences qui la suivent dans ses multiples pérégrinations, Les Amours d’Anaïs reste une comédie légère et rythmée bien loin de la mélancolie et les langueurs propres au cinéma de Rohmer qu’elle pourrait rappeler.