Fermez les yeux et imaginez une petite île Irlandaise verdoyante où seuls de charmants murets en pierre sèche viennent ponctuer et délimiter le paysage.

Quelques maisons semblent avoir été éparpillées au gré de vents tempétueux.

Comme pour mieux rompre la monotonie du relief, l’île dispose un charmant petit port de pêche orné d’une boutique. Vous ne trouverez qu’un unique pub à la croisée des routes. La carte postale est parfaite pour de courtes vacances.

Maintenant, imaginez vivre sur cette même île au début des années 20, sans électricité, sans éclairage public, sans eau courante. Après une dure journée de labeur (pêche ou agriculture), vous avez le choix entre lire, commérer ou regarder la côte proche de l’île où l’on peut entrevoir la guerre civile (explosions de canon).

Tôt ou tard, toute l’île fini par se retrouver au pub, seul lieu de distraction où le partage de chants et de musique est un rayon de soleil vital pour ces âmes esseulées et torturées.

L’amitié est cruciale pour espérer survivre tant bien que mal à l’isolation des insulaires ainsi qu’à la sensation d’ineffable répétition.

Maintenant, ouvrez grand vos yeux, votre meilleur ami ne souhaite plus vous parler, votre monde s’effondre alors qu’il ne tenait déjà à pas grand-chose.

« Les Banshees d'Inisherin » est une vision douce et très âpre de cette Irlande qui nous fait tant rêver. Martin McDonagh nous plonge dans un désespoir existentiel abyssal qui finira par tout emporter sur son passage.

La beauté rugueuse des paysages n’a d’égal que l’esthétisme du film (costumes, habitations, animaux, tout est parfait).

Chaque plan est un régal contemplatif avec de sublimes clin d’œil au western et autre contes noirs. Si l’on retrouve avec plaisir le duo Colin Farrell - Brendan Gleeson de « Bons Baisers de Bruges », attendez-vous à rire noir (un peu) et à serrer les dents (beaucoup), comme après avoir bu un alcool très fort et pas forcément des plus agréable.

Première claque de l’année (je dirais même plus que ça claque des doigts… vous comprendrez après avoir vu le film) !

2023 commence bien, même si je suis vert… Irlande.

ATHMOS
7
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le 5 janv. 2023

Critique lue 20 fois

ATHMOS

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