Les Charlots ont le talent comique des choses simples : à partir d’un canevas minimaliste se construit un édifice burlesque souvent solide qui se saisit d’un fait de société pour le tourner au ridicule – pensons ici à la critique antimilitariste des Bidasses s’en vont en guerre ou à la dénonciation de la consommation de masse avec Le Grand Bazar. C’est reconnaître que derrière l’apparente simplicité de ces films se cache pourtant un talent de cinéma, certes populaire, mais tout à fait pertinent compte tenu des moyens, de l’époque (les années 70) et de la vision libertaire de l’existence ici défendue. Or, ces Charlots ont fait des envieux. Les Bidasses au pensionnat le prouve. Tout comme il prouve la grande qualité des films précédents, tant celui-ci n’a strictement aucun intérêt. Les dialogues, tous plus pitoyables les uns que les autres, sont à l’image des interprètes qui les débitent : de l’amateurisme partout, du cinéma nulle part. On se rend compte, en visionnant cette navrante production, qu’il est difficile de faire un film, et qui plus est une comédie. Car comment faire rire sans vision artistique, sans comédien, sans amour du cinéma ? En découle une succession de gags ratés qui s’enchaînent incroyablement mal : si l’on ne rit jamais, on s’ennuie surtout beaucoup. Le temps aura donc rendu justice à cet ersatz de comédie, puisqu’il est aujourd’hui oublié. À ne considérer donc que comme témoin de la marque laissée par les Charlots sur l’univers de la comédie populaire des années 70.