Jean Girault fait des infidélités à Louis de Funès en allant tourner avec Les Charlots. Il faut dire que ces derniers, produits par Christian Fechner, cartonnaient sur scène et au cinéma puisqu'ils venaient de faire trois millions et demi d'entrées avec La Grande Java, sept millions avec Les Bidasses en folie ou presque six millions avec Les Fous du stade ce qui en dit long sur leur popularité...et les goûts du public à l'époque. On a même parlé d'un projet de film réunissant les Charlots avec De Funès (Merci Patron) qui n'aboutira pas.
Comme finalement dans tous leurs films, Les Charlots font l'Espagne n'a pas vraiment de scénario. C'est juste un empilage de gags sans idée directrice pour les lier. Il y a vaguement un début (Les Charlots partent en vacances après avoir foutu le bordel dans leur travail) mais pas vraiment de milieu ni de fin. C'est comme s'ils avaient voulu filmer leurs vacances au soleil et qu'ils avaient appelé Jean Girault pour ça. Peut être que le film repose trop sur leur personnalité sympathique mais immature donc vite fatigante là où dans d'autres de leurs réussites il y avait Galabru, Francis Blanche ou le chauve.
Aucun gag ne fait mouche. Leurs multiples tentatives de drague tombent systématiquement à plat et leur cabotinage est épuisant. On a au moins une hiérarchie qui se dessine avec Gérard comme leader/chanteur de loin le meilleur acteur et Phil dont le côté lunaire le rend assez attachant. Jean et Jean-Guy sont, de loin, les plus insignifiants à tel point qu'il n'y a rien à dire sur eux. En vérité, ils sont meilleurs chanteurs qu'acteurs comiques. Leur chanson Au pays des pesetas grâce à la voix de Gérard étant le seul aspect un peu réussi de ce machin.