L’horreur de The Reaping ne réside pas tant dans ses visions cauchemardesques que dans le montage qui charcute des plans par ailleurs hideusement cadrés. Que Stephen Hopkins soit un mauvais réalisateur ne constitue pas une nouveauté mais trouve ici son expression la plus aboutie : le seul élément de caractérisation de l’héroïne principale est sa blessure maternelle, comblée le temps de quelques minutes par un clip voulu torride qui présente – on le devine compte tenu de l’illisibilité générale – deux corps nus au contact l’un de l’autre ; le traumatisme s’incarne à l’écran par des flashs épileptiques et dopés aux effets numériques affreux ; le rythme en dents de scie alterne pauses mollassonnes et accélérations forcées, pour une aventure horrifique à laquelle nous ne croyons pas une seconde et qui nous intrigue à de rares occasions, comme lorsque les protagonistes découvrent une étendue d’eau rouge sang dans laquelle surnagent des poissons morts. Nous ne ressentons jamais le désarroi de Katherine, ni sa détermination à éclaircir la mystérieuse affaire dont elle a la charge.
Il est plutôt paradoxal qu’une œuvre de châtiments laisse, à terme, un spectateur aussi indemne et amnésique du flot d’images aussitôt vues aussitôt oubliées.