Les Chaussons rouges... On croirait que le film tourne majoritairement autour du ballet, mais pas du tout. La mise en place est très longue, ce que je ne trouve pas plus mal car la première heure du film est celle que j'ai préféré. Un parallèle est fait entre Julian et Vicky, deux nouveaux arrivés dans la troupe, d'abord perdus mais qui prennent de plus en plus d'importance. Toutefois il faut attendre la moitié du film pour qu'ils éclatent et atteignent le sommet de leur carrière, au moment où le ballet Les Chaussons rouges est joué. A ce moment-là tout va bien, chacun est félicité par sa performance, et on se demande bien ce qui va pouvoir arriver par la suite. Car le film est réputé pour être un drame plutôt sombre et triste, et pour l'instant même si l'ambiance est assez étrange il n'y a rien de spécial. Le problème c'est que ça ne s'arrange pas, après ça on n'entend plus parler du ballet, Julian et Vicky sont en couple - ce que le résumé nous avait annoncé et qu'on attendait donc depuis plus d'une heure - alors Boris n'est pas content, eux non plus et ils démissionnent. Julian a du succès, Vicky ne danse plus beaucoup, elle profite d'un séjour à Cannes pour danser à nouveau le ballet puis à partir de là il y a une grosse confusion...
D'après le résumé, "le directeur pousse Vicky à s'identifier à l'héroïne du ballet". Alors là... Soit je n'ai rien compris, soit c'est un des résumés de film les plus faux qu'il puisse exister. L'héroïne du ballet voulait danser, a mis ses chaussons rouges et ne peut plus s'arrêter de danser, elle finit par en mourir. Vicky veut devenir une grande danseuse mais Boris la persuade qu'on ne peut avoir plusieurs passions et qu'elle doit choisir entre la danse et l'amour. Ne pouvant choisir, elle se tue. C'est dommage car cette idée aurait pu être intéressante à exploiter surtout d'un point de vue psychologique mais elle ne l'est qu'à la fin, lorsque l'héroïne s'apprête à rentrer sur scène. Il y a aussi le directeur qu'on voit changer de visage quand il apprend l'histoire d'amour entre Vicky et Julian mais ça ne commence que tard dans le film. Au final le film ne s'appelle ainsi que par hasard, parce qu'il fallait choisir un ballet peu connu dont on a décidé qu'il serait l'emblème du personnage. La confrontation danse -amour n'est pas si poussée que ça et le personnage de Vicky n'est donc pas aussi fort qu'il aurait pu l'être.
A la sortie de Black Swan beaucoup de gens l'ont comparé à ce film. Evidemment, il y a tellement peu de films parlant de danse classique - qui parlent de danse et non pas SUR la danse - que dès qu'il y en a un... J'ai effectivement vu la référence lors de la première fois où elle danse Le Lac des Cygnes, au niveau de l'ambiance, de la façon dont c'est filmé - caméra qui tourne en suivant la tête - et du regard qu'elle adresse à la fin de sa prestation. Mais c'est tout. En voyant le résumé des Chaussons rouges, j'ai plus l'impression de voir celui de Black Swan tant il est beaucoup plus poussé au niveau de la psychologie de l'héroïne, du rapport étroit entre le film et le ballet et de toute la noirceur qui en émane. Et dire que je voyais des critiques disant que Black Swan était copié ou qu'il n'était pas à la hauteur des Chaussons rouges...
Mais arrêtons-nous ici sur Black Swan - quand on aime quelque chose on ne peut pas s'empêcher de faire de longs discours - et revenons à nos moutons, ou plutôt nos chaussons (pardonnez-moi il se fait tard). Au final je ne cache pas que c'est un film décevant qui comme beaucoup ont bénéficié d'une trop grande renommée, et qui comme beaucoup se basent sur un concept intéressant qui n'est malheureusement pas assez développé.

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le 20 déc. 2013

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Oriane

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