Joanne découvre l’odorat exceptionnel de sa fille Vicky et commence à s’inquiéter. L’arrivée intrusive de Julia, sœur de son mari et ancienne amie, va déterrer les drames enfouis.
Il y a de la sorcellerie dans l’air froid de Le Bourg-d’Oisans. Son centre sportif, Les cinq diables, a été la proie d’une tragédie. Métisse à la chevelure hirsute, Vicky concocte des potions à base de végétaux ramassés et d’animaux morts qu’elle conserve précieusement dans des bocaux. Elle reconnaît l’haleine des rats et bout la carcasse des corbeaux. Veut-elle marabouter ses camarades qui malmène à l’école sa différence ? En capturant l’odeur de sa tante mystérieuse, la fillette parviendra à se déplacer dans le passé, témoin et désormais actrice de ces souvenirs noirs qu’on lui a cachés.
Dans cette intrigue au bord du conte fantastique, on pense à la petite maman de Céline Sciamma avec notamment cette question insoluble d’une enfant à sa mère : « M’aimais-tu déjà avant que je n’existe ? ». Si l’étrangeté de l’ensemble nous emporte, on aurait aimé que la réalisatrice plonge davantage encore dans les codes de l’horreur et du terrifiant. Il y a certes les couleurs de l’incendie et l’effet aquatique du lac ou de la piscine, mais face à la naïade Exarchopoulos, le feu du pompier reste curieusement éteint. La confrontation sismique attendue jamais ne vient.
(6.5/10)
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