Le berger allemand est le pilier de l'économie européenne

Les confessions est un film atypique. L'action se déroule sur un week-end et à l'intérieur d'un complexe hôtelier de luxe situé sur la mer baltique (exception faite d'un long plan aérien, au début, d'une voiture noire en route pour le dit complexe hôtelier). Ce dernier accueille un sommet des ministres des finances du G8 auquel sont invités : une rock star (Keith Richards ?), une auteure de livres pour la jeunesse (J.K Rowlings ?) et un moine. Les deux premiers sont manifestement présents afin de redorer l'image de l'institution, quant au troisième les raisons de sa présence sont plus mystérieuses. Si ce n'est que l'on fini par comprendre que c'est le directeur du FMI (impeccablement incarné par Daniel Auteuil) qui l'a invité afin de se confesser...


S'ensuit une sorte d'intrigue policière dont les contours font penser à Agatha Christie, à cela près qu'il n'y a pas de détective. Intrigue qui quoique complexe s'avère en définitive assez cohérente et bien construite, distillée avec maitrise à travers plusieurs flashbacks, et qui sert principalement de toile de fond à de savoureux et grinçants dialogues, dont l'une des répliques m'a d'ailleurs fourni le titre de cette critique.


Et à travers ceux-ci le thème principal du film est d'opposer le propos de l'économiste (les ministres des finances) et du moraliste (le moine), avec évidemment - mais qui irait le lui reprocher - un parti pris du réalisateur pour le second. Mais attention, ce n'est pas non plus un film pédagogique sur les mécanismes de l'économie de marché et les dégâts qu'elle cause, c'est plutôt d'éthique et d'humanisme qu'il est question. Avec ce curieux moine, bien peu clérical et dont on ne sait pas très bien ce qu'il fume, seul dans sa chambre la nuit.


Esthétiquement parlant, le film est également très réussi : il faut dire que le lieu s'y prête. La distribution, internationale, participe à créer une ambiance unique, avec quelques scènes particulièrement jouissives : la ministre des finances canadienne qui chante (faux) Walk on the wild side, par exemple. Voilà, un film riche, qui peut paraître déroutant, mais mérite à mon avis le détour.

Marcus31
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le 5 févr. 2017

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