Les Damnés
6.6
Les Damnés

Film de Joseph Losey (1963)

J'apprécie vraiment beaucoup ce film ! Je l'avais déjà vu il y a quelques années. Je ne comptais pas forcément le revoir, mais comme je n'avais pas écrit de critique, j'ai fini par céder. En fait, mon idéal serait que tous mes films vus soient critiqués. Mais je n'ai pas non plus envie de reprendre tout depuis le début... donc je le fais quand j'ai la chance de revoir un film. Ce qu'il y a de perturbant aussi, c'est que les avis changent, évoluent. Je sais que certains films que j'ai apprécié ces derniers mois, je ne les aurais pas appréciés il y a quelques années. "The damned", d'ailleurs, a perdu 1 point. Mais je reste toujours autant fan de ce film.


J'apprécie beaucoup les personnages et l'histoire. Il y a une petite baisse de rythme due au fait qu'il y a deux intrigues dans ce film. D'abord celle du couple qui fuit ces jeunes loubards, ensuite celle de ces enfants enfermés : les deux récits ne sont pas si étrangers que ça ; en effet, les deux traitent de la jeune génération, du fait qu'elle soit perdue, démunie face à ce qu'on lui laisse. Cela parle aussi du problème d'éducation, sans jamais, malheureusement, entrer en profondeur. En fait, il aurait mieux valu traiter ce sujet sous forme de diptyque afin d'approfondir chacune de ces histoires.


Il n'empêche que le film comporte pas mal de très chouettes situations bien exploitées ; les objectifs et motivations de chaque personnage sont claires et ne laissent place à aucune incohérence. Certaines résolutions à la fin sont un peu faciles, malheureusement, je pense notamment à la manière dont les soldats se feront maîtriser par les héros. Ce n'est pas très grave, car ce n'est pas le sujet principal du film, mais cela fait baisser la tension.


Ce qui m'a surpris, et que je n'avais pas remarqué lorsque je vis ce film pour la première fois, c'est à quel point certains éléments rappellent "Clockwork Orange". Je pense au gang, mais aussi à cette éducation par la télé, la rébellion des jeunes. C'est raconté autrement, les personnages diffèrent, et même la violence n'est pas représentée de la même manière. Mais parenté il y a, et ce de manière évidente.


La mise en scène est assez chouette. Et c'est vraiment là qu'on se dit que certaines faiblesses narratives auraient pu être boostées. Preuve en est avec ces sublimes plans en mobylette au début du film : ça ne raconte pas grand chose, mais c'est super bien filmé, cela donne un ton, une ambiance. Les acteurs sont très bons : Oliver Reed a déjà une bonne présence et son surjeu sied avec le ton du film. Les gonzesses sont douées en plus d'être mignonnes. Les acteurs 'senior' sont également très bons. Seuls les enfants sont vraiment moins bons. La musique fonctionne assez bien aussi. Le sifflement est assez cool également.


Bref, voilà un très très bon film, qui souffre de quelques petites maladresses narratives et scéniques, mais rien qui n'enlève du plaisir que procure le film.

Fatpooper
9
Écrit par

Créée

le 26 juil. 2015

Critique lue 762 fois

3 j'aime

3 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 762 fois

3
3

D'autres avis sur Les Damnés

Les Damnés
Fatpooper
9

Jeunesse et Santé

J'apprécie vraiment beaucoup ce film ! Je l'avais déjà vu il y a quelques années. Je ne comptais pas forcément le revoir, mais comme je n'avais pas écrit de critique, j'ai fini par céder. En fait,...

le 26 juil. 2015

3 j'aime

3

Les Damnés
Heurt
7

Mutants.

Une bande de blousons noirs vie en appâtant les touristes de passage dans la ville. Ils les attirent avec les atouts d'une jeune femme qui repère des hommes plus âgés à l'apparence fortuné, c'est le...

le 5 avr. 2018

2 j'aime

Les Damnés
FrankyFockers
6

Critique de Les Damnés par FrankyFockers

Un film très étonnant qui mélange les blousons noirs, une ambiance insulaire à la Avventura et une histoire d'enfants radioactifs enfermés dans une grotte. Losey est vraiment un cinéaste singulier...

le 10 juil. 2013

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55