Ouais, c’est vrai. Non, je n’avais jamais vu Jaws. Non mais allons quoi, un des classiques les plus mythiques de l’enfance de mon père (c’est dire à quel point ça remonte héhé…). Rentré de vacances, la Picardie et sa pluie, je peux enfin le regarder sans me filler une phobie à gâcher mon été.

Le film démarre sur une musique d’anthologie, connue de tous, entreprise du grand John Williams qui livre un travail exceptionnel sur la totalité de la bande originale. Musique qui a elle-même suffit à provoquer l’angoisse, s’ajoutant grâce à Spielberg et sa caméra aux images de l’infinie profondeur de l’océan, gouffre sombre de l’inconnu qui par sa force suggestive comble le spectateur d’une appréhension naturelle.

Un terrible squale élit domicile sur les plages huppées de l’île d’Amity à quelques jours des célébrations du 4 juillet et décide de s’offrir deux humains en sauce pour son déjeuner. Dans ce contexte apparait alors un conflit entre la morale du gentil policier qui ne tient pas à voir quelqu’un d’autre terminer en Hachi Parmentier et qui voudrait fermer les plages, et le maire appuyé par les commerçants qui tiennent à leurs business et veulent du monde dans leur échoppe pour la fête nationale.

Roy Scheider qui interprète le policier est excellent en bon père de famille et mène la danse dans la traque du requin mangeur d’hommes grâce à son charisme. Il en va de même pour Robert Shaw, chasseur dur et sûr de lui contant d’une voix de maître ces expériences passées dans la marine. La crainte monte crescendo, tout le monde est crispé à la vue de la moindre masse menaçante émergeant de l’eau. Tout s’enchaîne assez rapidement sans que le film ait l’air vieillot à quelque moment qui soit jusqu’à la dernière partie de l’œuvre.

Là, on voit le requin plus clairement et la stupidité des protagonistes s’en trouve accrue de manière excessive (c’est vrai quoi, ça craint rien d’aller jeter un coup d’œil sous l’eau avec un poiscaille de 7 mètres au garrot 3 tonnes et des dents comme des tessons de verre qui a le ventre qui gargouille depuis la veille). Il ne sert à rien de critiquer le réalisme de la bête qui sort parfois la tête de l’eau pour rugir comme un lion mais qui est au demeurant vraiment bien faite pour l’époque.

Voilà, je redis un peu ce qui a été dit des centaines de fois sur un film dont l’aura culturelle a une ampleur difficilement comparable aux films qui sortent en ce moment et qui a déjà traumatisé des générations de sales gosses avant même que je ne naisse. A voir, bien entendu.
Deleuze
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top des tops cinéma sur Topito, c'est vraiment top !

Créée

le 25 août 2013

Critique lue 907 fois

39 j'aime

29 commentaires

Deleuze

Écrit par

Critique lue 907 fois

39
29

D'autres avis sur Les Dents de la mer

Les Dents de la mer
Sergent_Pepper
9

We’re gonna feed a bigger throat.

Autour de l’île d’Amity, l’eau qui scintille est une promesse universelle de loisir. Pour les étudiants et leurs joints, dont les bains de minuit forgent parmi les plus beaux souvenirs d’une jeunesse...

le 14 sept. 2014

108 j'aime

15

Les Dents de la mer
DjeeVanCleef
10

Derrière la porte (entrou)verte..

La première fois que j'ai vu ce film, crois-moi si tu veux, c'était sur FR3. L’ancêtre de France3. Et ça devait être un jeudi, il me semble. Je l'ai vu, accroupi derrière la porte du salon...

le 11 oct. 2013

89 j'aime

41

Du même critique

Raging Bull
Deleuze
9

Lettre ouverte

Papy, J'aurais tant aimé voir ce film en ta compagnie. Voir De Niro, exposant son art, évoluer dans le monde de la boxe, ce monde d'hommes misogynes au possible où la virilité est de mise. Observer...

le 24 mai 2013

124 j'aime

22

Martyrs
Deleuze
8

Témoins

Je suis faible, terriblement faible. Non mais si, c’est vrai, je vous jure. Comment ai-je pu oser partir avec des préjugés ? Un film d’horreur français réputé choc, ça va forcément être moyen, de...

le 16 déc. 2013

111 j'aime

10

La Ligne rouge
Deleuze
8

Soldats, quel est votre métier ?

2 jours, 2 films. Les moissons du ciel hier, La ligne rouge aujourd’hui. Hier, j’étais admiratif, aujourd’hui je le suis toujours. Admiratif devant cette façon qu’a Terrence Malick de filmer la...

le 29 mai 2013

86 j'aime

16