Les aventures de James Bond : Les bijoux de la Castafiore



  • L'Etoile d'Afrique. 83,5 carats brut, 47,5 carats après la taille. Le Akbar Shah. 116 carats brut. Vous m'écoutez, 007 ?

  • Le Shah Akbar, 116 carats brut. Pourquoi impliquer notre service dans une simple affaire de contrebande ?

  • Sir Donald en a convaincu le Premier ministre. Je vous rappelle que Blofeld est mort. Vous pouvez donc à présent remplir une simple mission.



Les Diamants sont éternels en tant que septième film de la célèbre franchise James Bond marque le retour du réalisateur Guy Hamilton à qui on devait le fameux Goldfinger, mais aussi et surtout le retour du comédien Sean Connery qui retrouve son rôle mythique après le passage de George Lazenby en tant que Bond pour Au service secret de Sa Majesté. Sean Connery dans une ultime incarnation pour un dernier baroud d'honneur qui a failli lui glisser entre les doigts puisque le rôle emblématique de 007 fut dans un premier temps envisagé pour l'acteur américain John Gavin. Une dernière aventure pour Sean Connery aussi instable que divertissante sur un scénario intéressant basé sur le roman de Ian Fleming et écrit par Richard Maibaum et Tom Mankiewicz. James Bond enquête sur des diamants de contrebande venus d'Afrique du Sud. Il est envoyé à Amsterdam où il se fait passer pour un contrebandier connu afin d'obtenir les diamants auprès de Tiffany Case, qui le conduiront vers un plan diabolique où les pierres précieuses sont utilisées pour servir d'arme laser satellite destinée à détruire l'ensemble des armes atomiques du monde afin de bouleverser l'équilibre du pouvoir mondial.


Le concept de contrebande de diamants fonctionne efficacement positionnant Bond dans une intrigue dans un premier temps terre-à-terre qui commence fort mais qui sur la durée s'estompe pour quelque chose de plus fantastique. L'histoire fonctionne plutôt bien même si quelques éléments du récit semblent incohérents comme lors de la séquence d'ouverture en Amérique du Sud où Bond retrouve Ernst Stavro Blofeld ( Charles Gray ) qui est dans un laboratoire entrain d'expérimenter des clones modelés dans une mare de boue, on se demande pourquoi puisque quelques épisodes avant avec Bons Baisers de Russie on nous montre que l'organisation SPECTRE possède des masques capables de reproduire à l'identique des visages humains en l'occurrence pour cet exemple les traits de James Bond, alors pourquoi des opérations chirurgicales ? Toute l'intrigue tournant autour de la traque des diamants est passionnante malheureusement elle perd toute sa superbe lors du dénouement final sur la base de Blofeld une plate-forme de forage pétrolier qui sert d'antenne directive pour le satellite laser. Un assaut final maladroit, insipide et sans inspiration, tenant de ridicule au point de se conclure telle une parodie d'espionnage de mauvais goût. Un choix douteux qui annihile l'ensemble des efforts proposés en amont de quoi frustrer le spectateur.


La cinématographie de Ted Moore est impeccable à travers une variété de lieux exotiques qui a perdu de sa superbe par rapport aux autres opus. On visite rapidement les Pays-Bas, Londres, Los Angeles, le Nevada, Las Vegas... via des décors corrects avec des hôtels de luxe, des cirques, des casinos, des showgirls... La partition musicale est fonctionnelle et toujours aussi appropriée bien que l'on regrette un manque de nouveauté dans les partitions de John Barry. La chanson principale interprétée par Shirley Bassey est superbe bien qu'elle ne soit pas aussi percutante que d'autres, néanmoins cela offre une belle scène d'après générique d'ouverture. Le rythme est plutôt bon, on ne s'ennuie pas. L'enquête avance bon train avec une multitude de péripéties satisfaisantes qui rendent le tout parfaitement digeste hormis le fameux final indigeste.




  • Bond, jusqu'où s'étendent vos connaissances en matière de diamants ?

  • Le matériaux le plus dur. Coupe le verre. Évoque le mariage. A supplanté le chien dans le cœur des femmes.



Les Diamants sont éternels est un film qui contient des phases d'actions spectaculaires bourrées de corps à corps percutant et de poursuites en voiture et autres véhicules saisissants dont des séquences d'infiltrations à la hauteur. Les combats sont soigneusement chorégraphiés avec un duel incisif dans un ascenseur entre Bond et Peter Franks ( Joe Robinson ), mais aussi un corps-à-corps acrobatique qui m'a beaucoup amusé contre deux karatékas féminines du nom de '' Bambi '' ( Lola Larson ) et '' Perle Noire '' ( Trina Parks ). Deux guerrières sensuelles qui gardent la résidence d'été de Whyte et qui usent de leurs charmes pour distraire Bond avant de se jeter sur lui. La course-poursuite en voiture à Las Vegas est excellente se terminant par une petite pirouette durant laquelle 007 fait basculer de côté sa Mustang pour qu'elle soit en équilibre sur ses deux roues afin de filer dans une ruelle étroite pour échapper à leurs poursuivants. La poursuite en buggy lunaire qui se poursuit sur une moto est également divertissante. La phase d'infiltration en altitude depuis un ascenseur pour finir en parapente le haut d'un immeuble à de quoi maintenir une tension palpable. Enfin les fameux gadgets du département Q sont bien moins présents et fantaisistes ce qui ajoute un peu plus de structures réalistes sur un récit qui malheureusement ne maintiendra pas cette approche.


Par mis les personnages proposés on retrouve avec plaisir Sean Connery en tant que James Bond, que je n'ai pas du tout trouvé fatigué dans une allure toujours aussi fringante avec son trait de caractère ironique mais aussi sa froideur et sa dureté apparente qui en font un 007 charismatique. Pour cette aventure Bond ne nous vendra pas sa boisson alcoolique favorite mais à défaut fera le talent de son palais avec un Solera de 1851. L'antagoniste principal est une fois encore incarné par le chef de SPECTRE (Service Pour l'Espionnage, le Contre-espionnage, le Terrorisme, la Rétorsion et l'Extorsion) " Ernst Stavro Blofeld ", joué cette fois-ci par Charles Gray qui l'incarne froidement sans tomber dans une caricature apparente bien que l'on puisse regretter un esprit du mal assez puéril et idiot lorsqu'il s'agit de faire face à James Bond qu'il aurait pu liquider des centaines de fois s'il se taisait un peu et se décidait à appuyer sur la détente. Faut croire qu'il n'apprend jamais de ses erreurs comme lors du chapitre final où James Bond s'invite par la grande porte dans le repaire du méchant ( quoi de plus normal ) qui l'accueille à bras ouverts pour... ??? Mystère et boule de gomme ! Cause moins et agit ! Une vraie Castafiore !


On découvre également un duo de tueurs atypiques d'homosexuels étranges autant impitoyables que diaboliques M. Kidd '' ( Putter Smith ) '' et '' M. Winnt '' ( Bruce Glover ). Malheureusement, le duo atypique trouvera une conclusion maladroite lors d'une scène plus ironique qu'explosive. Jill Saint-Jean sous les traits de Case Tiffany est une Bond Girl satisfaisante mais oubliable dont on retiendra avant tout son inutilité apparente. Lana Wood en tant que Plenty O'Toole est magnifique seulement elle n'a qu'un rôle très limité. Bernard Lee pour M au même titre que Lois Maxwell pour Moneypenny ne font qu'une brève apparition qui mettra fin à une scène d'usage avec le fameux lancé du chapeau sur le porte vêtements, c'est regrettable. Desmond Llewelyn alias Q ne fait pas sa fameuse démonstration de gadget néanmoins on profite de son utilisation sur le terrain. Felix Leiter est également de retour joué par Norman Burton lors d'une petite séquence.



CONCLUSION :



Les Diamants sont éternels de Guy Hamilton est un James Bond distrayant qui avait tout pour être un grand cru et qui malheureusement se perd sur les 20 dernières minutes lors d'un final catastrophique. Néanmoins, cela reste un opus généreux en action avec des personnages intéressants dont une chanson avec un thème magnifique de Shirley Bassey.


Une ultime aventure Bondienne pour Sean Connery qui à défaut de partir avec les honneurs maintient son statut incroyable d'agent 007.




  • Qui est-ce ?

  • Aucune idée. Ce type m'a suivi toute la journée.

  • Mon Dieu ! Vous venez de tuer James Bond !

  • Alors c'était lui ? Comme quoi, personne n'est indestructible.


B_Jérémy
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le 6 janv. 2022

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