Oliver Stone nous amène sur les pas de Jim Morrison, magnifiquement interprété par un Val Kilmer en osmose, saisissant de ressemblance. Le film nous fait revivre en deux heures le parcours et la carrière éclair de celui qui est devenu une icône du rock. Si la première partie, celle d’avant la célébrité, reste en surface et ne dévoile que partiellement la personnalité tourmentée de ce garçon brillant, amoureux de poésie, la grandeur et la décadence de l’artiste sont elles relatées de manière plus sensible. On perçoit le mal-être grandissant du chanteur, son dégoût pour la société qui l’entoure. On entrevoit sa quête désespérée d’amour, tiraillé entre Pamela et Patricia, vénéré par ses fans, supporté par son groupe. Les scènes de concert sont particulièrement impressionnantes par leur réalisme, et illustrent l’offrande quasi christique de la star à un public qui le construit et le perd tout à la fois. On se laisse sombrer avec lui dans la drogue et les excès en tout genre jusqu’à la fin qu’on sait inexorable. Un biopic honorable mais trop stéréotypé. On aurait aimé qu’Oliver Stone aille au-delà des clichés. Une grande partie du mythe reste encore à élucider...