Les Égarés, c'est cette famille contrainte de fuir Paris tombée aux mains des Allemands. C'est ce jeune homme illettré, orphelin, et qui nourrira Odile et ses enfants en braconnant. Ce sont ces deux soldats français dont le régiment a été décimé.
Mais la volonté de Téchiné n'a pas été de faire un film de guerre. Téchiné, c'est Téchiné. Et non pas Jean-Jacques Annaud. Ce qui l'intéresse, ce n'est pas le grand spectacle. Pour lui, la guerre se limite à quelques images d'archives et à l'attaque d'un avion obligeant Odile à se réfugier dans la forêt.
Il préfère filmer de près ses personnages. Leur effroi de la guerre. Leurs tourments. Leurs attentes. Leurs espoirs ou désespoirs. L'éveil à la sexualité qui a toujours été une thématique chère à Téchiné.
Ce qui m'amène à parler du cas d'Emmanuelle Béart. Sa scène de sexe avec un Gaspard Ulliel débutant avait été critiquée à l'époque. Pourquoi donc ? A quarante ans, elle arbore un corps parfait à rendre verte de jalousie des femmes de vingt ans de moins.
Là où son fils aîné et ce mystérieux garçon semblent avoir grandi trop vite vraisemblablement à cause de l'absence d'un père, ce sont cette fragilité, ces grands yeux bleus, ce côté femme-enfant qu'elle a toujours eu, qui illuminent le film (qu'elle porte entièrement sur ses épaules) et la rendent terriblement belle et désirable.
Même si c'est la guerre et que c'est une chose horrible et à éviter, je veux bien m'égarer seulement si y a Emmanuelle avec moi. Na.