Il est difficile de parler du divorce au cinéma, surtout quand (le ronflant) Kramer contre Kramer a déjà bien déblayé le terrain. Les Équilibristes doit beaucoup à ce film, on le sent assez vite, dans l'histoire d'un mec à qui tout sourit et qui perd tout du jour au lendemain pour une histoire de coucherie. La démarche d'Ivano De Matteo est intéressante dans ce sens qu'il refuse d'avilir son personnage principal, celui-ci s'enfonçant graduellement dans la pire des misères mais refusant souvent de se rabaisser à des choses qu'il n'aime pas (demander de l'aide à sa maitresse, faire le Père Noël dans un supermarché). Hélas, ce procédé ne tient pas la longueur car De Matteo finit quand même par contraindre son personnage à envisager toutes les possibilités, et surtout parce que chaque moment de détresse est accentué par une série de violons dignes des pires mélos américains des années 40. Alors que le réalisateur parvenait à faire lui-même l'équilibriste dramatique jusqu'ici, le voilà titubant puis trébuchant dans une dernière demi-heure chargée de poncifs, d'un montage alterné très convenu et d'une fin un peu en marge du reste du film. Dommage dommage car le film aurait pu être grandiose sans ces dérapages constants et casses-gueule. Du frères Dardenne made in Italia.
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le 3 mars 2013

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