Greta Gerwig s'empare du classique de Louisa May Alcott avec une approche esthétique indéniable, mais se heurte à l'écueil de la mièvrerie qui caractérise trop souvent les adaptations de ce récit familial. 
Le film oscille constamment entre moments de grâce authentique et séquences d'un sentimentalisme appuyé qui frise parfois le ridicule.
La structure narrative non-linéaire, qui entremêle passé et présent, apporte une modernité bienvenue même si les transitions manquent parfois de fluidité. Plus convaincant, le discours féministe porté par le personnage de Jo résonne avec justesse, offrant une lecture contemporaine pertinente sur la condition féminine du XIXe siècle.
Heureusement, la direction artistique somptueuse de Gerwig sauve régulièrement la mise. Chaque plan semble ciselé avec un soin maniaque : les costumes chatoyants, la photographie chaleureuse et les décors travaillés créent un cocon visuel qui fait oublier les excès de mièvrerie. 
Alexandre Desplat signe également une partition délicate qui accompagne sans envahir.
Côté interprétation, Saoirse Ronan porte le film avec sa fougue habituelle, bien épaulée par Florence Pugh qui évite les pièges de la caricature. Emma Watson, malgré son charisme intact, peine davantage à transcender un rôle convenu.
Si "Les Filles du docteur March" assume pleinement son côté "cul-cul la praline", sa beauté plastique et quelques éclairs d'intelligence narrative en font un divertissement familial honnête, sans plus.