Après le joli succès de "Once Were Warriors", le néo-zélandais Lee Tamahori débarque à Hollywood. Il récupère le projet "Mulholland Falls", polar-hommage aux films noirs... bien oublié aujourd'hui. La faute, sans doute, à un accueil critique tiède à l'époque, et surtout à un gros échec commercial. Par-dessus le marché, l'année suivante est sorti le célébrissime "L.A. Confidential", polar beaucoup plus réussi sur les même thématiques, qui a fini d'enterrer le film de Lee Tamahori.
Pourtant, "Mulholland Falls" affiche de beaux arguments. Dont, surtout, une distribution assez prestigieuse. Etonnamment, de nombreuses têtes connues ne sont pas créditées au générique (Rob Lowe, William Petersen, Bruce Dern). Néanmoins il faut avouer que beaucoup d'acteurs font presque de la figuration ici.
Jennifer Connelly, prostituée victime d'un meurtre, se limite à une intro olé-olé puis quelques (très) courts flashbacks. Melanie Griffith n'a également que quelques scènes en épouse de service. Michael Madsen et Chris Penn ne servent pas à grand chose et sont vite écartés du récit.
Finalement, les projecteurs seront bien vite braqués sur Nick Nolte, convaincant en policier qui mène une escouade aux méthodes musclées (voire carrément illégales) pour empêcher le crime organisé d'arriver à Los Angeles. Chazz Palminteri incarne son ami et collègue au destin cousu de fil blanc. John Malkovich et Treat Williams des figures militaires sinistres.
L'idée du film est d'ailleurs justement un peu étrange. On part de ce groupe de policiers qui ne respectent aucun règle, on s'attend à ce que l'enquête tourne autour de la mafia... et non, ça s'oriente très vite vers le militaire, où le statut de nos protagoniste importe peu. Pourquoi avoir fait ce choix, quand des policiers classiques auraient tout aussi bien fait l'affaire ? Etait-ce pour avoir facilement un policier badass de l'époque ? Idem, pourquoi diable avoir appelé notre héros Hoover quand les amalgames avec le célèbre directeur du FBI sont légions ?
Dans tout cela, l'intrigue n'est pas toujours bien agencée, avec notamment un acte central un peu mou. Mais la reconstitution est plutôt bien menée. Tant celle des années 50 que l'idée de faire un film noir moderne (musique, soleil de plomb façon "Chinatown"...).
Et si la comparaison avec "L.A. Confidential" est peu flatteuse, "Mulholland Falls" demeure une proposition sympathique.