Il y a deux sortes de gens, il y a les vivants, et ceux qui sont en mer.

Peut-être est-ce un goût personnel pour les outsiders qui me fait préférer chez Ford Qu’elle était verte ma vallée aux Raisins de la colère et le Massacre de Fort-Apache à la Prisonnière du désert, et qui m’a fait ici m’enthousiasmer pour ce film considéré comme mineur.


Peut-être est-ce aussi un autre goût personnel pour les histoires de marins devant avaler de la viande qui marche toute seule qui me fait le placer aux côtés du Potemkyne et du Bounty.


Toujours est-il que la mer déchaînée va aussi bien au teint, sinon mieux, de John Wayne, Thomas Mitchell et Ward Bond que la Monument Valley, que la claustrophobie qui règne sur le rafiot est particulièrement bien mise en scène, renforcée par son inquiétante cargaison et par l’incapacité de ces hommes à vivre sur la terre ferme.


Côté caméra, celle filmant Bond en train de se battre seul face à la tempête est particulièrement virtuose, celle filmant Ian Hunter bâillonné face à ses accusateurs bientôt honteux est terriblement élégante, et un titre de journal a tout à gagner à être filmé coulant au fond le mer, comme un navire torpillé.


Il n’est pas impossible que Les hommes de la mer aurait une plus grande notoriété si son réalisateur avait une filmographie moins imposante, mais comme abondance de biens ne nuit pas (et qu’à bon chat bon rat, etc.), il ne serait pas injuste de lui accorder une place plus grande dans la mémoire du cinéma.

Duan

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