De miserabilis

Il est difficile de vouloir laisser le temps de la réflexion à l'écriture d'un avis, car en effet la réflexion s'affine mais les souvenirs s'amenuisent, rendant alors l'exercice "à la volée" plus difficile.

Il est aussi difficile d'affubler d'une note radicale un film qui semble se vouloir, au moins en partie, pondéré.

Et pourtant ... (je vais faire court)

Du mépris de la forme cinématographique

Autant un film suivant les schémas ultra balisées tant au niveau du scénario que des images n'est pas souhaitable : les règles sont certainement faites pour être transgressées, et nous n'avons pas besoin d'une lecture mot à mot des grands axes d'une histoire et de ses archétypes. Pour autant, la transgression doit se faire avec finesse et dans certaines limites à mon avis, sous peine de perdre son audience : le format du film ne permet malheureusement pas toutes les libertés à mon sens, et il n'est pas possible de s'attacher à des personnages et appréhender des situations complexes en deux heures environ, le spectateur doit être un minimum accompagné, si l'on souhaite son film relativement universel.
Le résultat pour moi, au niveau des Misérables, c'est que j'ai eu l'impression d'être face à une bouillie qui ne fait pas vraiment envie.
Il faut dire aussi que la forme visuelle n'aide pas vraiment, puisqu'elle semble ne pas exister, au delà d'un style, je suppose, voulu "documentaire".

De la contradiction
Je vais commencer alors à me contredire directement, puisque malgré la volonté probable d'apporter une vision non manichéenne, j'ai en même temps été un peu atterré par certaines situations et personnages ... Je dirais même que si les modèles sont pire que ce qui nous a été montré, c'est qu'il aurait alors fallu encore plus les adoucir afin de les rendre crédibles au niveau de l'histoire que l'on vient nous raconter.
Pour finir j'ajouterai que je n'ai pas été une seconde sensible à ce petit qui vole pour s'amuser, et qu'en aucun cas je n'aurai envie de me battre pour lui ... L'effet contraire vous dis-je.

Un film ni beau, ni bien raconté, et qui manque sa cible ne peut alors pour moi qu'être fautif, malgré le ton très naturel de tous les acteurs.