Programmé pour être le méchant

"Les Mondes de Ralph", film d'animation de Disney pour familles, commence par un brainstorming créatif : Le film se déroule principalement dans l'univers de plusieurs jeux vidéo de type arcade, ce qui permet aux décors, aux règles de base et aux personnages de se réinventer constamment. Le titre s'inspire de son héros, un de ces grands garçons maladroits et incompris qui ne rêve que d'être aimé.

Pour Ralph, cela n'arrivera jamais dans l'univers qu'il habite. Présenté dans une animation qui n'a qu'une génération d'avance sur Pac-Man, Ralph est un monstre musclé qui n'a qu'une seule fonction, utiliser ses poings et ses pieds pour faire des trous dans une tour d'habitation. C'est alors Felix Jr, un bricoleur aux compétences illimitées, qui vient à la rescousse. Gagnant le cœur des Nicelanders, les habitants de l'immeuble, Felix est régulièrement invité à leurs soirées huppées, tandis que Ralph est relégué chaque soir à la casse de la ville.

La dépression de Ralph est très bien rendue par le doublage de John C. Reilly, qui a l'air de se sentir rejeté presque par sa nature même. Félix, dont la voix est celle de Jack McBrayer, de "30 Rock", est joyeux, plein d'entrain et serviable, même s'il est prisonnier de l'identité de probité.

Après des décennies de cette existence, Ralph aspire à s'échapper, et c'est le prétexte pour le film de se libérer de l'uniformité de son jeu. Ralph voyage à travers des câbles électriques et un projecteur de surtension jusqu'à un endroit appelé Grande Gare Centrale, où les personnages peuvent se rendre. Attention : Bien que les règles leur permettent de mourir avec désinvolture et fréquemment à l'intérieur de leurs jeux d'origine, s'ils meurent à l'extérieur, c'est le rideau.

Ralph entend parler d'un jeu appelé "Hero's Duty", où les troupes sont dirigées par un sergent (Jane Lynch à la voix dure) pour abattre les Cybugs qui sont le fléau de tous les jeux. Il gagne une grande médaille d'or et espère que ca lui permettra de faire bonne figure auprès des Nicelanders. Le prochain arrêt de Ralph est un jeu pour adolescents appelé Sugar Rush Speedway, qui semble entièrement peint aux couleurs de ces bonbons bon marché vendus le jour de la Saint-Valentin (vous vous souvenez des cœurs roses et jaunes sur lesquels on pouvait lire "Je t'aime?").

L'héroïne est Vanellope von Schweetz (Sarah Silverman), qui présente quelques glitchs et n'est pas très douée pour manier les voitures de course du jeu, mais elle aimerait bien l'être. Elle est découragée par le Roi Candy (Alan Tudyk), un personnage prétentieux et morveux. Puis il y a une grande épreuve de force impliquant des hordes de Cybugs.

Plus que dans la plupart des films d'animation, le design artistique et la palette de couleurs de "Les Mondes de Ralph" permettent des décors, des costumes et des règles illimités, ce qui confère au film une inlassable originalité et un comportement différent dans chaque cybermonde différent. Ralph, qui ne semble pas très éloigné de Shrek, est un guide adorable dans cet univers d'arcade.

J'ai un reproche à faire, et c'est mon reproche habituel : Tout le film se résume à une interminable course à grande vitesse et à une scène de poursuite, peut-être chronométrée pour correspondre au moment où les enfants du public ont consommé tant de boissons gazeuses et de bonbons qu'ils ont leur propre rush de sucre. Ca peut vite devenir ennuyeux pour les adultes, et que Dieu aide les parents dont les enfants insistent pour regarder le DVD encore et encore et encore. Je suppose que ca va de pair avec le territoire.