Les Naufragés de l'île de la Tortue par louisewun

C'est très dur de noter ce film car en fait, il y a deux film dans ce film.

À plein d'égard, c'est un bon film, mais avant d'y venir voilà mon principal grief : le "premier film" est intéressant, permet de vraiment bien planté le décor et, il est même le lieux d'un véritable "prologue" voir plus encore de la mise en place d'une situation initiale et d'un éléments déclencheur si on accepte d'admettre que ce film a la structure d'un conte ; mais cette partir qui dure une bonne heure gagnerait à être amputé d'une demi heure. Oui, il faut de la durée dans le plan, oui il faut mettre en scène les blancs que la caméra coupe, des séquences où l'on ne sait ni vraiment ce qu'on voit ni vraiment combien de trucs on entend en même temps. Bref, j'admets au cinéma tout ce qui peut avoir de scories, mais le film ne parvient ici qu'à briller par les défauts typiques de leur accumulation. Et c'est d'autant plus dommage quand on sait comme la deuxième partie (ou Péripéties, dénouement et situation finale, si on en revient au conte) est tellement plus réjouissante !

En effet, le film se retourne complètement à partir de la séquence où on retrouve le petit groupe en train de marcher dans la fôret. Ici, tout est justifié : la durée, l'accumulation de plan qui montrent la même chose à une échelle ou sous un angle différents, la caméra hyper mouvante qui en fait ne filme rien clairement,... Là, à partir de ce moment là, le film même quand il se montre long ne tombe plus jamais dans la longueur, le huis clos paradoxal sur le bateau est extraordinaire, les personnages évoluent et s'affirment, etc. D'ailleurs, c'est aussi le moment où le film commence à verser dans un humour grinçant évoquant les films de Blier. En termes, de réalisation et de photographie, cette seconde partie est beaucoup plus réjouissante aussi ; on passe d'un film avec un filtre grisonnant, où tout est comme usé par le temps, froid, terne à un film aux couleurs profonde et nombreuses, avec des plans beaucoup plus intéressant, plus chaud, plus intelligent. Le contraste on ne peut plus saisissant entre les deux partie du film a tout de même plus tendance à déservir le début qu'à sublimer la fin. Ça devient beau et touchant. D'autant plus que Pierre Richard et Jacques Villeret jouent extrêmement bien, au moins aussi bien que Caroline Cartier, notamment lorsqu'elle fait la voix off.

Bref, vraiment dommage que la première partie soit par moment réellement ennuyeuse car ça tire le film vers le bas, mais ça vaut le coup quand même car la seconde partie à tout de même vrai petit je-ne-sais-quoi !