Famille : Proches qui viennent après la Patrie et encore après le travail...

Quelle est la différence entre un homme et une calculatrice ? On peut toujours compter sur une calculatrice.

Ayant regardé ce film "à l'aveugle", je n'en croyais pas mes yeux : c'était donc Kiberlain que j'avais vu jouer nue sous mes petits yeux écarquillés, jouant à la perfection le rôle hyper-sexy d'une call-girl infiltrée dans le monde frelaté de l'espionnage ?

Elle ne nous cache rien : c'est une fausse blonde : devinez-donc comment je m'en suis rendu compte ? Dans ce rôle de provocatrice, apparemment ingénue, elle se montre délicieusement féline, mutine, provocante (tout est dans l'expression du visage, si si, regardez bien) et je comprends mieux comment pourquoi en 1996, elle obtint le "César" du meilleur espoir féminin avec pour "En avoir (ou pas)" Assurément, elle a tout ce qu'il faut et où il faut...

Bénéficiant à 26 ans d'une plastique parfaite, et sans égoïsme aucun, elle ne se montre pas du tout avare de ses charmes. J'ai d'autant plus adoré son naturel que, lors de son clin d’œil marrant, et se sachant enregistrée pendant la pratique de ses petits talents de professionnelle du sexe, apparemment satisfaite d'elle-même, elle n'hésite pas à interpeller la caméra cachée de la chambre, en vous (nous) interpellant : "Alors, vous vous êtes régalés ?"... (1)

Je vous laisse juge, et répondre, vous qui avez maté la scène...

Comble de l'impudeur, du détachement de soi et de provoc' ?... Délicieux : un plan culte ! Je regrette déjà d'avoir effacé cet enregistrement... Birkin jouait très bien aussi ce genre de plans..

Avec le recul du temps, on se demande même comment un homme a pu, avec le temps, causer autant de dégâts physiques chez une femme ! D'autant que la belle Sandrine a été dans la vraie vie, ficelée par ruse aux liens du mariage... Je dis ça, je ne vise personne...

Et puisque j'ai commencé mes commentaires inhabituellement par la fin je ne sais trop qui a élaboré le casting de ce film, mais on ne pouvait faire mieux, même Gérard Moulévrier...

Car après cette mise en bouche salace au gout de sucette à l'anis avec Kiberlain, on ne peut nier que l'aventure repose surtout sur les épaules de Yvan Attal (ne pas confondre avec un éponyme faisant un autre genre de cinéma ) qui stigmatise à merveille ce qu'était Poutine... Pardon : un espion ! Ou agent de renseignement si vous préférez...

La carrière d'acteur d'Yvan débute en 1989... Ce film est déjà son septième, mais c'est le même réalisateur qu'ici qui l'aura révélé entretemps au grand public... C'est aussi à cet "ange Gabriel" que fut Rochant en 1981 que le comédien se vit ouvrir les portes du paradis en rencontrant celle qui allait devenir sa compagne, et la mère de ses enfants : Charlotte Gainsbourg...

Attal (Yvan) est né en 1965 à Tel Aviv, et domine le film de sa personnalité dans un rôle qui semble cousu pour lui sur mesure, même s'il a à lutter contre forte concurrence...

C'est un vrai juif, même s'il se sent français et ne suit pas les règles de la judéité... Il joue ici le rôle de Brenner, jeune juif parisien de 18 ans qui dans les années quatre-vingt décide de s'installer en Israël. Il veut s'engager dans les services secrets. Tout d'abord candidat au Mossad, il échouera dans une filière en marge "l'unité atomique »

Son interprétation fait merveille : il a la froideur, le flegme d'un véritable observateur étranger qui arrive à se fondre dans la masse et mettre en contact des gens sans lesquels le monde d'aujourd'hui ne serait pas ce qu'il est... A 29 ans, il fait plus "gamin" que de nos jours mais témoigne déjà d'une rare maturité professionnelle, n'en faisant pas trop et avec beaucoup d'expressivité dans le visage.

Note de tristesse dans la félicité de cette distribution : c'est en cette année 1984 que sortirent les derniers films de la belle et talentueuse Christine Pascal... Elle avait été découverte par Tavernier en 1973 mais avait des pulsions suicidaires... Elle mit fin à ses jours de la même manière que Mike Brant, mais à l'âge de 43 ans... Elle tient ici un rôle secondaire mais convaincant...

Quant au réalisateur Éric Rochant (1961/ ...), c'est son troisième film qui en a huit au compteur , formé à l'IDHEC, et lancé par le succès d'"Un monde sans pitié".

Du à l'opiniâtreté du producteur Eric Rocca, ce long métrage bénéficia d'un budget confortable et d'un très long délai de tournage : 24 semaines. Son scénario, brodé autour de faits réels, a été tourné dans trois pays...

Image "textile" que je reprendrai avec cette appréciation de film "taillé sur mesures" et sur fond de réalités : rigoureux, sec, élaboré, mais fastidieux. Car d'une grande complexité , ce qui a dû rebuter comme moi, plus d'un des candidats à la projection...

J'ai même renoncé à en comprendre certains passages... Il faudrait que je le revoie mais pas après une dure journée de travail...Bref on est aux antipodes des James Bond et autres fantaisies : ici on est en contact avec la réalité qui peut s'avérer sordide... Faute de voitures mythiques d'espions, j'aurais quand même aimé savoir quelle est le nom la superbe limousine que pilote Barnard Le Coq dans cette aventure... Lecteurs d' "Auto-Classiques", au-secours !

Malgré une excellente musique, un casting aux petits oignons, et toutes les clés de la réussite, ce film a été éreinté à sa sortie par les critiques qui ont été mauvaises. Il a du reste enregistré peu d' entrées en salles malgré ses indéniables qualités : 321 469 spectateurs pour une rentabilité si on peut dire de 15 %...

Peut être aussi déçu voire dégoûté le réalisateur, est passé, lui aussi, (ayant dérive ?) à l'ennemi : le petit écran... Si seulement ça avait pu remonter son niveau !

(1) http://fr.ancensored.com/clip/Les-Patriotes/Sandrine-Kiberlain/5c7a4d23697a8573942995f2

Arte le 13.10.2023-

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le 14 oct. 2023

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