'est avec une vraie impatience que l'on attendait le nouveau film de Guillaume Canet en temps que réalisateur.

Clairement on avait été plus que séduit par sa comédie déjantée « Mon Idole » et on avait carrément kiffé son polar « Ne le dis à personne » qui avait eu un succès plus que mérité.



Ces dernières années, c'est un Canet acteur que l'on avait apprécié dans l'excellent « affaire Farewell » de Christian Carion et un Canet « people » dont nos yeux croisaient les photos, lors de la lecture coupable des tabloïds à paillette, du couple de la « win » du cinéma français qu'il forme avec Marion Cotillard.



Marion Cotillard qu'on retrouve au cœur du casting du nouveau film de Canet « les petits mouchoirs ».

Un casting qui outre notre dernière actrice oscarisée compte toute la fine fleur des « jeunes » acteurs du cinéma français : Gilles Lelouch, Jean Dujardin, Benoit Magimel, mais on y croise aussi les exellents Francois Cluzet et Laurent Lafite et quelques special guest comme M ou Yodelice dans des apparitions clin d'œil bien senties.



L'ambition de Guillaume de Canet, qui n'apparait pas à l'écran, était bien entendu de ne pas être là ou on l'attendait en faisant un film radicalement différent du précédent..



C'est du coté de la comédie dramatique que nous emmène les petits Mouchoirs.

On ressent clairement dans l'histoire de cette bande de pote qui part en vacances au Cap ferret en laissant l'un d'eux à Paris seul sur un lit d'hôpital, la volonté de Canet de faire un vrai film de pote générationnel en y mettant énormément de lui .



Le film de potes existe dans le cinéma français depuis les années 70.

Les codes qui font de ces films un mélange de comédies et de photographies sociales ont été posés par des films comme « l'Aventure c'est l'aventure » de Lelouch, « Vincent, Paul, Francois et les autres » de Claude Sautet ou le dyptique « un éléphant ca trompe énormément » et « nous irons tous au paradis » d'Yves Robert.



Dans les années 80 le splendid donnera ses lettre de noblesse au genre avec « les Bronzés » et « Mes meilleurs copains »( le meilleur d'entre tous), avant de se renouveler avec Cédric Klapisch dans les années 90 avec le « péril jeune » et « l'auberge Espagnole » puis dans les années 200 avec « les poupées russes » ou les films de Marc Esposito « le cœur es hommes 1 et 2».



Ces films ont les même points communs : Ils sont drôles, les vannes fusent, on se reconnait dans les personnages autant que pour leur coté positifs que leurs bassesses.

L'humanité et le fait que l'amitié est ce que nous avons de plus précieux sont souvent la conclusion ou ce que l'on aime retenir de ces films.



Les petits mouchoirs répondent clairement à ce cahier des charges.

On s'attache à cette bande de potes ou l'on craint parfois de se reconnaitre.

Tout l'aspect comédie du film est une franche réussite et nous fait souvent rire aux éclats tant les comédiens sont drôles, justes et semble prendre du plaisir dans ce film.



L'introduction de l'effet dramatique qui bouleverse les personnages est bien amené et sent le vécu à plein nez et pourrait amener du poids au film et le projeter au firmament du genre.



Malheureusement, le contrat n'est rempli qu'à moitié puisque plutôt que de nous bouleverser, le parti pris dramatique du film finit par être agaçant, et même moralisateur.

La bonne conscience BOBO pleine d'effusions démonstratives tactile d'affection et de larmes dégoulinantes tire le film loin de la sobriété qu'il aurait gagné à avoir.



La dignité et le courage peuvent aussi être de bons sentiments émouvants, et clairement les personnages de Canet , aussi sympathiques et fantasques qu'ils soient, en manquent cruellement.



Le personnage de Jean Louis, l'ostréiculteur écolo sur lequel l'argent n'a pas de prise, censé représenter la bonne conscience du groupe m'a tout bonnement insupporté. Il transpire le politiquement correct par tous les pos de sa peau. C'est même à mes yeux un personnage dont on aurait pu et du se passer.



Clairement le film de Guillaume Canet aurait gagné à être plus sobre, moins moralisateur et à s'arrêter 5 minutes avant la fin. L'effet choc n'en aurait été que renforcé et cela nous aurait épargné la « kitchissime » scène finale.



Pourtant, ce n'est pas le coté négatif que je retiens de ce film. Bien au contraire !!!

j'ai quand même passé deux heures et demie vraiment sympathique avec cette bandes de potes

J'aime ce genre de film et je remercie Guillaume Canet de l'avoir fait, et même si n'est pas au niveau de « mes meilleurs copains », j'encourage tout le monde à aller le voir.



C'est clairement du bon cinéma populaire de qualité comme « Ne le dis à personne » l'était dans le genre polar et le prochain film de Guillaume Canet sera inévitablement pour moi une grosse attente.
ldekerdrel
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le 25 juin 2012

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ldekerdrel

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