Le cinéma italien a eu son film de super-héros (pas terrible d’ailleurs) avec « On l’appelle Jeeg Robot » et le cinéma français a eu sur un versant plus auteur « Vincent n’a pas d’écailles » et bientôt sortira la première très grosse production du genre avec « Comment je suis devenu super-héros ». Et bien nos voisins allemands ne sont pas en reste avec « Freaks, les Phénomènes » qui a plutôt choisi la case Netflix. Alors bien sûr, soyons clairs, ce petit film n’a aucune commune mesure avec les tentpoles américains estampillés Marvel ou DC Comics avec leurs moyens et leurs ambitions démesurés en termes de grand spectacle. Ni même du plus confidentiel et sombre « Joker » avec le carton que l’on connait. Non, cet essai teuton lorgne plus du côté du petit divertissement humble et propre destiné à toute la famille.
A ce niveau c’est plutôt réussi car on passe un bon moment sans s’ennuyer (le film est très court). Les enjeux sont similaires à ceux des X-Men mais de manière plus terre à terre et surtout plus proche du commun des mortels. L’héroïne est une femme de la classe populaire qui travaille dans un restaurant routier avec sa petite famille à nourrir et cela permet une identification plus simple pour tout un chacun. Le personnage est habilement croqué et on s’y attache. Les manifestations de ses pouvoirs sont bien amenées et impressionnantes bien qu’elles soient brèves. Discrets, les effets spéciaux font leur travail. Les conséquences de ces pouvoirs sur sa famille sont bien montrées et on se prend à l’histoire malgré une seconde partie plus classique et prévisible qui n’évite pas certains clichés.
Dès lors que le second super-héros qui se baptise lui-même Electro part en vrille, ce qui faisait le charme de « Freaks, les Phénomènes » s’étiole un peu et l’intrigue devient plus prévisible. Cet essai super-héroïque, une fois terminé, nous apparaît même trop succinct, trop court et manquant quelque peu d’ambition(s). En effet, le film manque de développements dans les enjeux. Même si des suites semblent prévues, on reste un peu sur notre faim quant aux origines du personnage principal ou encore des véritables buts de la doctoresse et de cette clinique. Le grand film de super-héros européen reste donc encore à faire mais ce long-métrage humble et un peu cheap reste plaisant et tout à fait regardable et contient quelques délicieuses séquences comme celle où notre héroïne défend son fils contre ses tortionnaires. En deux mots : gentiment sympathique.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.