Il suffit d'assister à ces séquences autour de Stéfi Celma, la prof métisse, alias la bonasse exotique, pour se croire devant ces grosses comédies de tacherons des 70s. Tacherons mais généreux ! Première adaptation au cinéma des Profs, la célèbre BD de Erroc, Pica et Mauricet, Les Profs est une sorte de reboot des Sous-doués.

Après avoir enregistré un taux de réussite de 12% au bac, le lycée Jules Ferry est menacé de fermeture s'il n'atteint pas le seuil des 50% l'année suivante. Pour y parvenir, le directeur suit les conseils de l'inspecteur académique : soigner le mal par le mal. Aux élèves les plus médiocres de France, on donnera donc les pires profs. De cette association aberrante, on espère un sursaut miraculeux.

C'est précisé à l'entrée, ce ne sont « pas des cas sociaux » ; sinon, ce ne serait plus une comédie. Ce sont plutôt des cancres et des branleurs, dont Kev Adams, humoriste préféré des jeunes révélé par la fiction Soda (M6) est l'exemplaire le plus virtuose. Actuellement film français le plus vu sur les sites de streaming, gros succès en salles, Les Profs est un spectacle laborieux et recycle de vielles farces.

Mais alors que King Guillaume se noyait sous le bric-à-brac, le nouveau film de Pierre-François Martin-Laval (réalisateur et interprète de Mr.Polochon), si nanardesque ou naveteux soit-il, n'ennuie jamais. Cette essence des Robins des Bois est bien là pourtant, qui renforce la ringardise. Mais elle est nuancée par les performances d'acteurs en grande forme : Clavier en superviseur baba-cool (le démon des Anges Gardiens en mode apathique), Isabelle Nanty en prof d'anglais tarée confirme sa renaissance, dans la lignée de son personnage dans la série Fais pas ci fais pas ça.

Le film enchaîne les gags et il fonctionne, même sans génie. La performance discrète de François Morel est jouissive (« vous avez un talent fou »). Finalement, il n'y a que la participation de Martin-Laval pour plomber l'ambiance, avec sa bizarrerie ironique de petit garçon se moquant de sa sensiblerie pour attirer la compassion.

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le 29 déc. 2013

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Zogarok

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