À l'image de cette végétation foisonnante qui encadre cette droite et blanche bâtisse, comme les mains tortueuses de lianes et de racines menaçantes de la nature qui veut reprendre ses droits face à l'Homme, ce film, que je trouve de plus en plus majestueux au fil des visionnages, parle, avant toutes choses, de nature humaine.
Dans ce huis clos, chacun des personnages est encadré et enfermé dans ce cadre. Les plus jeunes des pensionnaires sont régies par les aînées ou le professeur Edwina (Kirsten Dunst y est des plus touchante dans ce rôle), subordonnée à la maitresse de maison, Miss Martha, cette dernière cloisonnée par son éducation, le poids de la société de l'époque et par sa religion.
Le Caporal McBurney pensant s'être échappé de son cadre et de ses devoirs, va alors prendre le rôle de faire valoir d'un ami, d'un premier émois, d'un amant etc. croyant dominer les brebis les unes après les autres, jouant de ses charmes avant de subir la castration, remettant en cause sa condition de mâle dominant.
Sofia Coppola me prouve encore une fois qu'elle reste ma favorite dans le paysage cinématographique et mérite amplement sa palme pour la meilleur mise en scène réussissant une fois de plus à transposer à l'écran l'ennuie paisible et cosy des longs étés meurtriers.