Sofia Coppola est une réalisatrice qui commence à m'intriguer. Car pour la première fois depuis quelques films, j'ai l'intime conviction qu'il s'agit d'une réalisatrice surestimée. Je ne dis pas qu'elle est mauvaise, j'ai bien aimé son Lost In Translation et Marie-Antoinette. Quant à Virgin Suicide, sa critique arrivera. Mais après Marie-Antoinette, j'ai eu une sacrée douche froide avec The Bling Ring. Comment ce film aussi chiant que la braise et qui ne raconte rien a fait pour avoir autant de critiques positives ? Je ne comprends pas. Mais bon j'ai fait une critique du film qui explique le tout. Du coup, je me suis dit que c'était un accident (même si Somewhere que je n'ai pas vu semble être de la même veine) et j'attendais son futur projet à savoir la Petite Sirène (mais elle a été évincée, juste parce qu'elle ne voulait pas faire une copie carbone comme Disney fait actuellement, le prochain étant le Roi Lion). Là, elle nous revient avec les Proies, remake du film de Don Siegel (avec Clint Eastwood) et qui a eu le prix de la mise en scène. Donc du coup je pensais à un film qui allait tout déchirer ! Et pourtant...



Le Huis-Clos de Secession selon Sofia



Je n'ai pas vu les Proies de Don Siegel (je n'ai vu que l'Inspecteur Harry qui est génial et les Evadés d'Alcatraz qui m'a un peu déçu mais que je trouve pas mal). Et au niveau de la réalisation, je trouve pas mal. Le film est bien rythmé avec de beaux visuels et une ambiance assez oppressante.


Au niveau rythme, j'ai bien aimé la séance de longue vue de Amy (je crois que c'est Amy) comme pour signifier le temps qui passe


On voit aussi par moment des plans d'ensemble caractéristiques de Coppola qui donnent pas mal d'intensité dans le métrage. Elle nous plonge directement dans un univers caractéristique de Sofia avec un rythme assez lancinant caractéristique de tous ses films, ce qui peut être parfois chiant dans certains cas (n'est-ce pas The Bling Ring). L'aspect film de la guerre de sécession fonctionne bien et les transitions sont millimétrées. Du coup je n'ai rien à dire, là où dans The Bling Ring on avait des plans qui servaient à rien, ici on une narration plutôt efficace et des intentions de réalisations qui sont justes. Maintenant on va parler du cas particulier des personnages



2 Femmes, 3 adolescentes et 2 filles contre l'officier



Martha Farnsworth (Nicole Kidman) est la gérante du Pensionnat pour jeune fille. Elle est une figure maternelle d'autorité et leur principale institutrice. C'est elle qui prend la plupart des décisions du pensionnat. Tout ce qui lui préoccupe est la sécurité de ses filles , mais son altruisme et son attirance pour l'officier McBurney se retournera contre elle. Je l'aime bien elle me fait penser à Mlle Mangin de Princesse Sara en mieux.


Edwina Morrow (Kirsten Dunst) est la seconde institutrice du pensionnat et est une figure plus douce. Mais c'est aussi celle qui se sent le plus prisonnière du pensionnat et elle tombera véritablement sous le charme de McBurney


Alicia (Elle Fanning ) et ça fait le mal de le dire, mais c'est le moins bon personnage du film. C'est vraiment un potentiel gâché. Pourtant Elle Fanning l'interprète bien et elle avait tout pour être un bon personnage, la pensionnaire séduite par la virilité du soldat prête à toutes les bassesses pour assurer ses pulsions, mais elle se révèle être une garce manipulatrice qui n'a obtenu ce qu'elle voulait et s'en que cela n'implique quoique ce soit pour le personnage. Bon ok, cela a une incidence sur le récit, mais la manière dont s'est amené est assez maladroit. Même dans la dernière scène où elle a un rôle plus active, aucun des autres personnages ne se demandent s'il n'y a pas anguille sous roche.


Pas même Edwina alors qu'elle les surprend et qu'elle l'a vu qu'elle semblait consentante ! Bon après ouais, il se peut qu'elle la croit par défaut, mais quand John a réussi à s'échapper, cela ne leur à pas fait tiquer !


John McBurney (Colin Farrell) est l'antagoniste. Déserteur de l'armée nordiste blessée, elle trouve refuge mais aussi qu'il est conscient d'avoir séduit tout le pensionnat. En tant que mâle dominant, va abuser de sa position envers Edwina mais aussi Alicia. Cela dit, tout va vraiment se retourner contre lui et il perdra peu à peu son ascendant sur elles alors qu'il tentera de prendre le contrôle.


Amy (Oona Laurence) est un personnage intéressant et un énorme fusil de Tchekov. C'est elle qui recueuillera le brave John et ou il nouera une relation d'amitié (évidemment on est chez Sofia donc pas de pédophilie. Quoique on n'a pas donné l'âge d'Alicia ? Du coup...ici)


Jane (Angourie Rice, wow , je la vois partout ! Elle était dans *The Nice Guy*s l'an dernier et Spider-Man : Homecoming récemment) est grosso modo la seule qui se méfie tout du long de John mais comme les autres sera sous son charme. Sa principale caractéristique est qu'elle joue du violon.


Marie (Addison Riecke) alias, la fille à la tortue et Emily (Emma Howard ) qui est ...là. Bon , je vais pointer l'un des problèmes du film. Le manque d'interaction avec certains personnages. En effet, je sais que c'est sans doute de circonstance que dans la guerre cela se fait que les femmes peuvent être séduites par la puissance de la virilité, mais un peu plus d'interaction entre John et les autres personnages féminins auraient été mieux et non se limiter qu'à quelques unes.



Qui est la proie ?



Donc dans ce huis-clos, on a John blessé qui est recueilli dans au pensionnat de Martha et dont la présence va progressivement modifier les habitudes des pensionnaires et leur comportement, charmé par le soldat bien que du camp différent. Donc , le film exploite bien que l'enfer est pavé de bonnes intentions et comment vont réagir les pensionnaires face à ce soldat. Certaines comme Edwina, Martha et Amy le feront confiance, les autres beaucoup moins, mais toutes à un degré divers seront sous son charme. Cela dit malgré le fait que pendant 3/4 d'heures le film est particulièrement bien raconté, le reste du temps, il tombe dans le cliché et des pistes non exploités. Mais genre littéralement. Même la réalisation parait de moins en moins maîtrisé avec des plans bien plus scolaire qu'à l'accoutumé. Mais le gros défaut est sa fin. Bien que conforme à la vision du livre, je trouve qu'elle manque vraiment de tension et qu'elle est trop facile et brusque. Surtout, elle n'a quasiment aucune incidence à l'exception d'Edwina. Bref, on a un gros sentiment d'inachever et de film brouillon dans son 3e acte.



Bonne mise en scène pour un film juste correcte



Je trouve le film un peu entre 2. Il est globalement intéressant et excellent dans sa première moitié, mais complètement précipité, cliché et brouillon dans sa deuxième moitié. Je peux comprendre que certains n'aiment pas et que d'autres le trouvent bien, car il a autant de qualité que de défauts. Bien qu'il soit mieux et pas aussi chiant que The Bling Ring, je doute qu'il mérite le prix de la mise en scène à Cannes. En même temps, cette série est devenue une véritable blague cette année. Du coup, curieux de voir la version Siegel. Juste histoire de comparer

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le 3 sept. 2017

Critique lue 368 fois

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Neo Cosmic

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