Un village menacé par des pillards décide de recruter des samouraïs pour se défendre.


Postulat de départ très sympa, l'histoire est classique, son déroulement aussi, première phase de recrutement des samouraïs afin de nous les présenter. Première réussite, ils sont facilement identifiables et ont chacun une personnalité marquée.


Deuxième phase, l'installation dans le village et la rencontre entre deux groupes qui ne se côtoient habituellement pas: Les samouraïs et les villageois. Cette partie sert essentiellement à montrer les oppositions entre ces deux groupes et l'effacement des incompréhensions et des méfiances réciproques à force de vivre ensemble. Intelligemment mené, cette partie quasi sociologique réussit à montrer les points de vue et les défauts et qualités de chaque groupe, loin d'être manichéen, on a au final une vision nuancée, notamment grâce au personnage de Kikuchiyo. Servant de pont et de liens entre les deux groupes, alternant le tragique, le comique, le symbolique et le grotesque. Il est ce marginal qui dévoile la vérité sous ses airs de bouffon.


La troisième phase est la défense du village face aux brigands. On est dans l'action, beaucoup plus rythmée, elle alterne moments de bravoure et attente entre chaque assaut, se déroulant dans la boue et la pluie elle apporte une conclusion douce amère au film.


Ce qui m'a le plus frappé est sûrement le réalisme du film, les paysans sont maigres et sales, le village fait pauvre, on est quasiment sur du néoréalisme, aucune volonté de glorifier ou d'embellir l'époque, ce sont les destins de pauvres, tout en bas de l'échelle qui luttent pour leur (sur)vie.

Les alternances de scènes lentes avec caméra fixe, laissant place aux dialogues ou au jeu d'acteur permettant de développer les relations et d'étoffer les personnages, et de scènes dynamiques avec une caméra mobile (scène de bagarre, de batailles) marche particulièrement bien.


Kurosawa utilise souvent des focales longues, les personnages sont nets même lorsqu'ils sont en mouvement en plans larges.

Il y a d'ailleurs souvent une impression d'isolement du village accentuant le côté laissés pour compte. La nature qui les entoure semble immense et on a le sentiment de suivre de petits personnages au milieu de ces paysages qui semblent s'étendre à l'infini.


Les scènes d'action sont très dynamiques, pas mal de cuts, plusieurs caméras et donc points de vue durant les scènes de combats. Malgré tout les scènes restent lisibles, on comprend ce qu'il se passe à chaque instant malgré les nombreux acteurs/figurants sur certaines scènes.


Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur ce chef d'oeuvre, entre les différents symboles ( la boue et la pluie représentant la lutte pour leur vie des personnages par exemple) e je le reverrai très certainement. Petit aparté aussi sur le personnage de Kikuchiyo interprété parfaitement par Toshiro Mufine, extrêmement drôle et touchant.

Un monument du cinéma.

Moi_C_Alexandre
10
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le 4 nov. 2025

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Alexandre

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