Absurde et touchant

Narrant le récit d’un jeune homme parti à la recherche de sa grande-mère disparue, Les Souvenirs représente à vue d’oeil ce cinéma français pathos et populaire, pourtant, à la vue du nouveau film de Jean-Paul Rouve, la surprise est de taille tant celui-ci est maîtrisé et toujours bien équilibré. Doté d’une certain touche de cynisme et d’absurde, l’univers du film nous rappelle ce côté décomplexé que pouvait avoir certains humoristes français comme Arthus de Penguern. Mais sans aller dans le grand guignolisme, Jean-Paul Rouve parvient à rester dans le sillage qu’il a tracé, à savoir un film sur le souvenir et le passé, qu’on finit par toujours regretter. C’est donc à travers ce joli panel de personnages, du père névrosé ayant peur de partir en retraite (Michel Blanc) jusqu’à sa mère refusant sa condition vieillissante (Annie Cordy) que le message passera, le tout étant de ne pas rester enfermé dans le passé mais de continuer à avancer, voire même que tout est encore possible. Surtout, on apprécie ce passage de relais magnifique entre la grand-mère et son petit fils, interprété par le jeune Mathieu Spinosi, excellent. Leur relation est fusionnelle, et devient donc naturelle, nous offrant des moments émouvants mais jamais trop appuyés.

C’est donc au final un film très simple que Les Souvenirs, mais il possède ce petit quelque chose qui le fait se démarquer, peut-être cette dose d’absurde qui nous permet de respirer ou bien la mise en scène, certes très sobre, mais qui nous présente la vie sous un jour agréable, sans filtres. Notamment, on appréciera le montage qui permet de relier chacun des personnages par de simples habitudes, comme un lien familial naturel. Le film de Jean-Paul Rouve ne bouleversera pas les choses, mais il n’en a pas l’ambition, il est avant tout un film agréable et drôle, que l’on aimera à recommander aux personnes ouvertes d’esprit.

Par Florian