Jeff Tuche a démissionné de la Présidence de la République et est revenu avec sa famille habiter à Bouzolles,le bled nordiste dont il est originaire.Alors que Noël approche un problème de taille émerge:Cathy,la femme de Jeff,s'apprête à fêter son anniversaire et veut absolument inviter sa soeur jumelle Maguy,qu'elle n'a pas vue depuis une éternité à cause d'une brouille entre les maris des deux frangines.Et ça ne va pas s'arranger entre les beaufs car Tuche décide de rouvrir une usine de jouets abandonnée convoitée par Marteau,directeur local de la puissante société de VPC Magazone.Eh oui,déjà le quatrième "Tuche" et ça se vend encore!Comme le disait je ne sais plus qui,Einstein peut-être,"il y a deux choses infinies,l'Univers et la connerie humaine,et pour l'Univers je ne suis pas sûr".Cette atroce saga valide brillamment cette citation et continue donc à régaler ce qui tient lieu de cerveau à un grand nombre de spectateurs.Il y a longtemps que la franchise réalisée par Olivier Baroux est dégringolée au 36e dessous mais le succès ne se démentant pas les gars se disent logiquement "tant que je gagne je joue".Ce quatrième épisode est sans doute le plus vérolé d'une série pourtant nullissime,les auteurs s'étant surpassés dans l'insanité débile.Il faut dire que le pool d'écriture,rompu à l'exercice,est riche en neurones dégénérées,à moins que les mecs ne le fassent exprès pour se mettre à la portée du public.Il y a là Baroux,qui truste les casquettes afin de se mitonner une confortable retraite,le redoutable duo d'anciens des Guignols de l'Info Julien Hervé et Philippe Mechelen,par ailleurs réalisateurs du répugnant "Le doudou",et même Jean-Paul Rouve,l'acteur principal de la kermesse,qui tient à veiller sur sa confortable sinécure.C'est toujours le consortium capitaliste formé de Pathé,TF1 Films et Eskwad,la boîte de Richard Grandpierre,qui produit cette machine destinée à fourguer aux prolos une camelote qui les ridiculise,et ça marche!Le casting est identique depuis le début,la gamelle est bonne surtout que certains acteurs ici présents auraient vu leur niveau du mal à trouver du boulot ailleurs,du coup ils sont systématiquement libres.Dire que le truc est mauvais est un euphémisme au carré tant cette supposée comédie ne se contente pas d'être constamment sinistre mais se permet en outre de diffuser un mépris affiché de la France profonde.Les enjeux sont dérisoires,avec des fâcheries pour une bagnole soufflée à l'autre aux enchères ou une bataille autour d'une fabrique de jouets désaffectée.C'est d'une stupidité démentielle,on tuche là au degré ultime de la connerie abâtardie.Si l'on en croit nos distingués auteurs les Français,et plus précisément les fameux Ch'timis chers à Dany Boon,ne seraient qu'un ramassis de demeurés feignasses ne manifestant un brin de lucidité que lorsqu'il s'agit de frauder les aides sociales,ce qui est de surcroît présenté comme une très bonne chose,pourquoi ne pas encourager ce "sport national"?Bien sûr tous ces neuneus malhonnêtes sont des indigènes du crû,des blancs bien noircis à la chopine.Le portrait de la family est édifiant,entre Jeff,le patriarche fainéant,alcoolique et grande gueule qui enseigne ses "valeurs" à son petit-fils ravi,la grosse dondon Cathy,une niaise généralement vissée aux fourneaux pour concocter les plats dégueulasses et hypercaloriques qui régalent la tribu,la décervelée Stéphanie,femme de footballeur enceinte qui drive un groupe de majorettes parce que ça c'est bien un truc de bouseux,la grand-mère chtarbée au langage imbitable qui se met à draguer sur les réseaux et agresse ses prétendants,ce qui est on ne sait pourquoi censé être drôle,et puis Donald,le petit génie de la famille qui permet d'introduire la dose règlementaire de propagande écolo idiote vu que le type a fait fortune dans l'éolienne et le panneau solaire.On garde le meilleur pour la fin avec Will,le mongolien de la bande,car c'est un personnage évolutif.Au début c'était un rappeur raté,mais on a évacué ça car le milieu du rap peut avoir des réactions brutales,puis c'est devenu un homo,mais les LGBT se vexant à tout propos et faisant des procès à tout le monde mieux valait laisser tomber.Voici donc notre déchet mental reconverti en ami des animaux,il en recueille plein et s'étonne de les voir disparaître progressivement car il ne se rend pas compte qu'ils lui sont servis à table.Vraiment,on se marre grave,on n'en peut plus de se pisser dessus.Pour finir on lui invente un talent de créateur de jouets,le gars nous pondant un objet immonde de nature à épouvanter les enfants mais qui va évidemment devenir le cadeau à la mode dans le Monde entier,rien que ça.L'aspect comique laisse au fil du récit la place à un manifeste social de haute volée,ce qui achève de faire sombrer cette horreur pelliculaire dans le pathétique absolu.Magazone,vous l'aurez compris,est l'équivalent tuchien d'Amazon,et le constat de l'écrasement du commerce et de la rapacité de ce genre de multinationales est assez juste,mais hélas la façon dont il est formulé annule toute efficacité.On se vautre dans la mièvrerie sucrée,la bêtise satisfaite,et pour finir dans une dimension fantastique avec le renfort d'un dénommé Pierre Noël,dont on avait pigé depuis longtemps qu'il s'agissait du Père Noël,colossal jeu de mots à l'appui.Au final l'esprit de Noël-Tuche convertit tout un chacun,même le fielleux Jean-Yves qui comprendra à la suite d'une rapide psychanalyse sauvage les raisons de sa méchanceté,ce qui le fera virer de bord totalement pendant que sa fille,conquise par la tucherie environnante,abandonnera le violon,calamiteux vestige patriarcal de la culture classique,pour les concours de majorettes,ce qui est nettement plus fun.Les numéros des comédiens sont accablants et pitoyables,même Rouve se déshonorant avec son look de clodo et son accent d'analphabète.Isabelle Nanty c'est pire.Déjà défaillante à la base,on doit en sus s'en fader une double ration vu qu'elle interprète deux jumelles,c'est la punition complète.Claire Nadeau est toujours aussi insupportable en vieille au cerveau cramé et Théo Fernandez,qu'on voit très peu ici,ce qui est heureux pour lui,a l'air de s'en cogner d'une force prodigieuse.Sarah Stern et Pierre Lottin semblent avoir atteint leurs limites,il faut avouer qu'elles n'étaient pas très éloignées.Seul Michel Blanc a l'air d'un acteur,au point qu'il ne parait pas jouer dans le même film que les autres.On se demande aussi ce que François Berléand est venu foutre là,avec son interprétation déguenillée de Père Noël à la godille,tandis que Baroux s'est adjugé un petit rôle de "pote à Jeff" en compagnie de Vincent Jouan,qu'il avait dirigé dans "Just a gigolo".La mignonne ado Lila Poulet-Berenfeld,si remarquable dans "Le petit Spirou",semble elle aussi bien décontenancée de se retrouver au fond de ce sanibroyeur graphique.Notes et critiques de films d'Olivier Baroux publiées précédemment:voir critique "Just a gigolo".Nouvelle moyenne:2,3.